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- Lutte ouvrière n°1758
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Leur société
Baisses des charges sociales :
Sur la question des allégements de charges sociales pour les patrons comme sur le reste, le programme de Chirac et celui de Jospin se copient. Martine Aubry, ancienne ministre socialiste du Travail, a précisé il y a quelques jours que, pour améliorer l'emploi des plus âgés, Jospin envisagerait, entre autres, des baisses de charges dégressives pour les patrons. Jacques Barrot, ancien ministre du Travail et conseiller de Jacques Chirac, dans une interview au Parisien du samedi 30 mars, rappelle qu'Aubry, avec sa loi des 35 heures, a permis aux entreprises de bénéficier d'allégements de charges pour les salariés gagnant moins de 1,8 fois le Smic. Il poursuit : " Nous voulons étendre et renforcer ces allégements au moins à tous les salariés gagnant moins de 1,8 fois le Smic, que son entreprise passe ou non aux 35 heures. Les emplois créés grâce à cela seront la contrepartie " .
La droite, la gauche et les patrons voudraient faire croire que pour favoriser l'emploi il faudrait diminuer les charges, " trop lourdes " disent-ils. Et tous s'appuient sur les statistiques de l'Insee qui évalue à 460 000 le nombre de postes créés entre 1994 et 1997. Mais cet allégement des charges qui n'a pas cessé depuis des années n'a pas permis de combattre le chômage. Cela incite les patrons à baisser les salaires, ou, mais cela revient au même, à remplacer la main-d'oeuvre en place par des salariés moins payés. Ainsi, les 460 000 emplois créés ne font que remplacer des emplois mieux rémunérés. C'est ce que montrent ces statistiques.
Les incitations à l'embauche n'ont jamais créé un seul emploi supplémentaire. Car ce sont les patrons qui en décident en fonction de leurs intérêts. 15 milliards d'euros d'argent public sont utilisés à l'allégement de charges sociales aujourd'hui.
Et cela fait des années que cela dure. La gauche utilise les mêmes ficelles que la droite.