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- Lutte ouvrière n°1758
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Dans les entreprises
Citroën Aulnay-sous-Bois
Depuis un mois, le nouveau véhicule C3 est monté à l'usine Citroën d'Aulnay-sous-Bois dans la banlieue parisienne. Alors que cette usine était prévue initialement pour produire 1000 véhicules, la direction fait sortir 1800 véhicules avec le même effectif. Et elle voudrait encore supprimer 20 % de postes sur les chaînes alors que dans le même temps elle a augmenté le nombre d'intérimaires employés dans l'usine : ils sont près de 2000 ouvriers à travailler en permanence. Des dizaines de milliers d'autres sont passés à l'usine puis en ont été licenciés... En fait, c'est la planification d'un véritable volant permanent d'intérimaires ; la loi pourtant n'autorise ce recours qu'en cas d'accroissement temporaire d'activité ! La direction a été condamnée par la justice mais ce ne sont pas les amendes qui la font changer de politique. La précarité dans laquelle elle maintient ces travailleurs lui sert à faire passer les augmentations de cadences pour l'ensemble des travailleurs.
Côté jardin, la direction de l'usine fait dire dans la presse régionale Le Parisien qu'elle a réalisé 1800 embauches en trois ans dans une usine ultra-moderne. Derrière ses vantardises se cache le fait que, depuis des années, l'effectif de l'usine est resté stable. Et des journalistes plus exigeants auraient pu le vérifier. En fait, ces embauches ne font que compenser les nombreux départs en retraite ou en préretraite qui ont eu lieu depuis trois ans (dans le cadre de la Casa). L'augmentation de la production se fait, d'une part, par l'augmentation des postes tenus en permanence par des intérimaires, d'autre part, par l'augmentation de la production de chaque ouvrier.
Il faudrait rajouter à cela la multiplication des sanctions, plusieurs dizaines de licenciements par an pour créer la pression ! Le dernier exemple est le licenciement d'un jeune ouvrier pour ne pas avoir payé sa carte de transport. Habitant la région de Compiègne, il vient en voiture pour atteindre le point de départ du car de ramassage ; au total, il dépense plus de 1000 francs de transport. Le prix de ces bus est régulièrement augmenté pour pousser à l'utilisation de la voiture personnelle. Beaucoup d'ouvriers pensent que ce transport collectif devrait être gratuit ; comme c'est le cas dans d'autres usines du groupe PSA. La direction a voulu faire un exemple d'autant plus qu'il s'agit d'un jeune ouvrier connu comme syndiqué CGT et ne se laissant pas intimider. Son licenciement a indigné les salariés. Malgré les pressions de la hiérarchie et les rumeurs propagées pour le déconsidérer, une centaine d'ouvriers ont débrayé dont une partie pour la première fois de leur vie.
La direction voudrait resserrer les boulons pour avoir son lot de C3... mais c'est peut-être la colère de ces milliers de jeunes et moins jeunes qu'elle va déclencher...