Dans le cadre du passage à l'euro, et sous la pression du ministère de l'Économie, les professionnels de la distribution et les industriels s'étaient engagés à geler les prix du 1er novembre 2001 au 31 mars 2002. Ce prétendu " pacte de stabilité " était déjà une belle hypocrisie car des petits commerçants aux grandes surfaces, les professionnels de la distribution comme les fabricants qui les approvisionnent ne s'étaient pas gênés pour pratiquer des augmentations préventives. Pendant cette période, ils avaient continué plus discrètement, tandis que l'État lui-même donnait l'exemple en autorisant des augmentations dans les services publics (EDF, transports).

Cette période touchant à sa fin, les représentants de la grande distribution se sont empressés d'avertir que les consommateurs devaient s'attendre à de nouvelles hausses dès le 1er avril. Certains produits de grande consommation devraient ainsi augmenter de 3, 5 voire plus de 10 %.

Pour le président de la Fédération du commerce et de la distribution, cette valse des étiquettes trouverait son explication dans le fait que " ce sont les industriels qui fixent les prix, nous n'y pouvons rien " . Comme si les grands groupes de la distribution ne savaient pas, quand c'est leur intérêt, faire pression sur les industriels pour qu'ils abaissent leurs prix ou leur consentent des ristournes ! D'ailleurs, la marge des distributeurs serait passée de 41,5 à près de 46 % en deux ans.

En fait, les grandes enseignes comme les entreprises qui les fournissent s'entendent comme larrons en foire pour faire les poches des consommateurs, afin de satisfaire la soif de profit de leurs dirigeants comme celle de leurs actionnaires.

Il n'y a que pour les salaires que le gel est une réalité, et depuis des années.