Pollution : Les champions de l'impunité05/04/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/04/une1758.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Pollution : Les champions de l'impunité

Lors de la Semaine internationale de la mer, il a été rappelé que les déballastages et les dégazages sauvages des navires nettoyant leurs cuves en pleine mer pendant une année représentent jusqu'à dix fois la pollution engendrée par le naufrage de l'Erika.

Et ceux-ci ne sont quasiment pas sanctionnés. Sur l'année 1999, 308 pollutions de ce type ont été détectées, seuls 30 navires ont été identifiés et 27 condamnés.

Depuis décembre1999, une série de textes a renforcé la répression de tels actes. Les amendes ont atteint un seuil suffisant pour être supérieures aux coûts du dégazage dans les ports. Le capitaine n'est plus le seul à être mis en cause, dorénavant l'exploitant ou le propriétaire en sont tenus aussi responsables. L'État a prévu d'autre part la construction d'installations spécialisées de dégazage et la nomination de 30 officiers chargés de ces affaires.

Cependant les donneurs d'ordre ne sont toujours pas mis en cause et sanctionnés. Des trusts tels que TotalFinaElf, qui affrètent des tankers-poubelles comme l'Erika pour transporter le pétrole brut qu'ils raffinent, continueront à privilégier leurs profits au détriment entre autres de l'environnement, et ne seront quasiment jamais inquiétés.

Alors que les deux principaux candidats à la présidentielle parlent abondamment d'insécurité et de délinquance et proposent l'impunité zéro de chaque acte malveillant, quelle que soit son importance, on peut s'étonner qu'ayant eu au minimum cinq ans pour régler ce problème, celui-ci en reste au même point d'après les chiffres des propres services de l'État. A moins que l'impunité zéro ne concerne que " les petits poissons " .

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