Dans la soirée du 29 avril, sur une place de Calais, trois jeunes chômeurs venus de communes proches, fortement alcoolisés, ont tiré sur un réfugié kurde irakien, le touchant à la cheville. Une dizaine de minutes plus tard, à Sangatte, non loin du centre de réfugiés, ils ont de nouveau tiré, blessant un autre réfugié kurde à la colonne vertébrale, avant d'être arrêtés par la police.

D'après la presse, l'alcool et la xénophobie seraient à l'origine de ces actes racistes qui se produisent pour la première fois contre des réfugiés de Sangatte, dont l'objectif est de passer en Angleterre et qui n'ont jamais créé d'incidents avec la population française.

La moindre des choses serait que les gouvernements français et anglais permettent la libre circulation de ces hommes et femmes qui ont parcouru des milliers de kilomètres pour fuir leurs pays ravagés par les guerres et la misère.

Mais ce n'est pas la visite de Jack Lang et du maire de Sangatte à David Blunkett, ministre de l'Intérieur d'Angleterre, qui va résoudre le problème. Parachuté candidat aux élections législatives à Boulogne sur Mer par le Parti Socialiste, Jack Lang parade aux côtés du maire de Sangatte qui parle « de mettre en place une stratégie française par rapport aux attentes britanniques » , c'est-à-dire d'arriver à bloquer tout passage de réfugié en Angleterre. La fermeture du camp de réfugiés de Sangatte irait dans ce sens, même si cela entraîne une misère et des dangers encore plus grands pour des milliers de réfugiés.