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Leur société
Agression raciste dans le Gard
Un jeune commis d'une poissonnerie, saisonnier, étudiant à Montpellier (Hérault), d'origine sénégalaise, a été lâchement agressé la semaine dernière par deux hommes de la famille de sa patronne. Il est hospitalisé et ne pourra sans doute pas écrire pendant trois mois.
Dame Diouf avait trouvé cet emploi de saisonnier dans une ville assez proche : le Grau-du-Roi (Gard). Il a eu des mots dans le cadre du travail avec la fille de la gérante. Pour commencer, cela lui a valu une visite des gendarmes. Sentant alors le climat difficile, cédant aux pressions, le jeune commis a décidé de quitter cet emploi et de regagner Montpellier, tandis que le plongeur de la poissonnerie, lui aussi sénégalais, démissionnait également.
Mais un peu plus tard, en partant, le jeune a essuyé des injures racistes, puis été frappé par le mari de celle avec qui il avait eu l'altercation, et par le frère de celui-ci. Il a entre autres reçu un coup de couteau, et été projeté à travers une vitrine... avant de tenter de se réfugier chez un autre commerçant qui, pour toute aide, lui a asséné un coup de poing !
Appuyé par l'Association des Sénégalais de l'Hérault, Dame Diouf dénonce le caractère xénophobe de son agression. Il a porté plainte et des manifestations sont envisagées. Effectivement le caractère xénophobe, voire raciste, de ce début de lynchage, ne fait guère de doute.
Le poison de la haine antiétrangers est un danger mortel pour les travailleurs, il les divise et les rend d'autant plus vulnérables à l'exploitation par leurs patrons (petits ou grands), dont certains encouragent le racisme. La région du Gard compte par exemple des patrons producteurs de fruits et légumes qui sont des militants ou candidats lepénistes mais emploient de nombreux Marocains clandestins, sous-payés, à trimer durement dans les serres.