Après les déclarations de Xavier Darcos, ministre délégué à l'Enseignement scolaire, son compère le ministre de l'Éducation en chef, Ferry, quelque peu gêné aux entournures, a dit qu'il n'y aurait pas de suppressions de postes d'enseignants. Mais c'était pour s'en prendre aux personnels administratifs de l'Éducation nationale. Selon lui en effet, il faudrait supprimer plusieurs milliers de ces personnels.

Comme s'il y avait trop d'employés et de secrétaires dans ce secteur ! Ferry sait lui-même que ce n'est pas le cas. Il s'en est pris à une autre catégorie de personnels, pour corriger la mauvaise impression des déclarations de son complice à l'encontre des enseignants, tout en maintenant la même intention sur le fond, celle pour laquelle Raffarin les a envoyés en service commandé : réduire les effectifs de ce service public.

Le manque de personnels administratifs est patent, autant dans les établissements scolaires que dans les autres services de ce ministère, dans les inspections académiques et les rectorats en particulier. Loin d'y réduire le nombre de postes, il faut au contraire les augmenter. Dans les collèges et lycées, les conseillers d'éducation, les principaux et les proviseurs croulent souvent sous les tâches purement administratives aux dépens du dialogue avec les élèves et les familles. Il en va de même dans le primaire où les directeurs d'écoles primaires sont surchargés de paperasses et d'enquêtes.

Darcos et Ferry feraient donc mieux de s'occuper de la situation à cette rentrée. De nombreux postes ne sont pas pourvus, mais partout il manque des personnels administratifs, d'entretien, de cuisine, des infirmières et des assistantes sociales.

On ne peut diminuer les impôts des plus riches, réduire encore davantage les prélèvements dits sociaux du patronat, sans engager dans le même temps des restrictions visant les services publics. À ce titre les déclarations contorsionnées de Ferry-Darcos ne peuvent qu'inquiéter tous les parents et les travailleurs de ce secteur qui savent, eux, qu'il faut augmenter massivement les moyens alloués à l'Éducation et non les réduire.