L'Urssaf, l'organisme chargé de recueillir l'argent des charges sociales auprès des patrons, petits et grands, gère dans les Bouches-du-Rhône près de 150 000 cotisants. L'accueil de ce public est particulièrement soigné. La direction de l'Urssaf des Bouches-du-Rhône tient à bien s'occuper des patrons et ne s'oublie jamais. Mais le tout se fait sur le dos du personnel.

C'est en lésinant sur les augmentations versées aux agents, en les faisant traîner, en mégotant sur le déroulement de carrière des employés que la direction a réussi à baisser sensiblement le coût de gestion, ce qui lui avait valu d'être promue " classe exceptionnelle " par l'organisme de tutelle. La direction se vante d'avoir été la première caisse à avoir intégré l'euro. Il faut dire qu'elle n'a jamais hésité à demander à être nommée " caisse pilote ", à se porter volontaire pour un supplément de travail de ses propres agents.

A ce titre, elle bénéficie de primes substantielles, ce qui permet à l'équipe de direction, tout comme les ministres, d'auto-augmenter ses salaires. Elle vient en plus de créer un nouveau poste de sous-directeur, s'ajoutant à une équipe de direction déjà pléthorique alors qu'il manque toujours du monde dans les services.

Pendant ce temps-là, les employés ont eu péniblement en trois ans 1 % d'augmentation au 1er juin 2002 et font de plus en plus de tâches.

Pour les horaires d'ouverture la direction a ajouté une " nocturne " le lundi, où la caisse reste ouverte plus tard. Dans ses encarts, la direction précise que l'accueil téléphonique des techniciens démarre à 8 heures, finit à 17 heures sans interruption. Cela oblige les agents à modifier leurs horaires unilatéralement, à tenir des permanences où ils peuvent être appelés à la dernière minute, en cas de défection d'un technicien.

Si la direction s'octroie le droit de convoquer un agent au pied levé, elle exige par contre que, même pour une demi-journée de congé, la demande soit effectuée un mois à l'avance.

Avec la mise en place de la RTT, les horaires ont été modifiés. La direction, prétextant que les agents arrivés tôt ne faisaient rien, a repoussé la plage horaire d'une demi-heure. Par ce biais, les horaires personnalisés qui convenaient bien aux agents disparaissent petit à petit. Ainsi une mère de famille ne peut plus commencer sa journée tôt afin de pouvoir aller chercher ses enfants à 16 h 30. Il faut qu'elle s'entende avec une autre mère ou qu'elle paie quelqu'un pour aller chercher ses enfants.

A la caisse tout est fait pour le client, en l'occurrence les patrons. Chacun sait que la moindre démarche à la Caisse d'allocations familiales, qui est comme l'Urssaf une branche de la Sécurité sociale, implique une attente certaine. Mais à l'Urssaf, une directive précise que l'attente aux guichets ne doit pas durer plus d'un quart d'heure.

Les agents en tout cas commencent à en avoir assez de faire les frais de ces choix de la direction.