Explosion d'AZF (Toulouse) : Un anniversaire au goût amer27/09/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/09/une1782.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Explosion d'AZF (Toulouse) : Un anniversaire au goût amer

Le 21 septembre, plusieurs commémorations en mémoire des victimes de l'explosion ont eu lieu à Toulouse.

Le syndicat FO de l'usine, minoritaire, avait décidé de déposer une gerbe avant l'arrivée des responsables de Grande Paroisse AZF, qui ont fait un petit discours plus tard, en présence de nombreux salariés avec leur famille à l'intérieur de l'usine même.

A l'extérieur d'AZF, à la porte B de l'usine, l'UD CGT avait appelé à un rassemblement où une centaine de personnes étaient présentes, rejointes par un cortège de 60 salariés de Tolochimie et de la SNPE, arrivés à leur tour pour déposer une gerbe pour l'un de leurs morts dans l'explosion.

Devant la porte A de l'usine un groupe de sinistrés s'était donné rendez-vous.

En face de l'usine, à l'entrée de la SEMVAT (réseau d'autobus de la région toulousaine) qui a eu un mort sur le dépôt lors de l'explosion, une centaine de traminots étaient rassemblés.

Au " rond-point du 21 Septembre ", à 500 mètres de l'usine, quelques autorités locales organisaient aussi une commémoration aux victimes avec une centaine de personnes. A noter que le syndicat FO d'AZF a aussi déposé une gerbe lors de ce rassemblement.

Il y a eu d'autres rassemblements, notamment devant le lycée Gallieni, à 300 mètres de l'usine, en mémoire d'un lycéen décédé.

La manifestation organisée par " Plus jamais ça ni ici ni ailleurs " en fin de matinée a rassemblé près de 2000 personnes. Dans la partie du cortège où manifestaient les groupes de LO et de la LCR, les slogans contre Total et les pouvoirs publics rappelaient que la commémoration n'empêchait pas la colère.

L'anniversaire de l'explosion a été un moment difficile à passer pour les sinistrés. Il a rappelé les moments dramatiques que tous ont traversés, alors que dans bien des cités les travaux traînent désespérément et que les dossiers sont en attente on ne sait pas trop où.

A la cité du Parc une tente a été installée par le collectif des " sans-fenêtres " sous le bâtiment B, actuellement encore muré par la mairie de Toulouse, pour que les habitants viennent parler de leur situation. Une cinquantaine de témoignages ont ainsi été recueillis, tous plus poignants les uns que les autres. Un compteur de gaz fermé " pour raison de sécurité " au lendemain de l'explosion n'a toujours pas été rétabli. Un appartement a encore des cartons aux fenêtres. Un autre a encore du plastique, et une dizaine ont encore du contreplaqué. Des familles qui sont en mobile-home reviennent tous les après-midi à la cité, " avec les jambes qui tremblent ".

La cité de la Rocade, qui se trouve à 300 mètres, est dans une situation encore pire. Là, c'est 40 % des appartements qui n'ont pas encore leurs fenêtres, et aucun n'a ses travaux intérieurs terminés.

C'est dans ces conditions que sont arrivés dans les boîtes aux lettres les avis d'imposition de la taxe foncière 2002, et bien sûr sans aucun dégrèvement, pas même au niveau de ceux accordés en 2001. Une délégation des " sans-fenêtres " a été reçue le 20 septembre par le directeur départemental des services fiscaux pour discuter de ce problème.

Encore une fois, les mesures globales, systématiques ont été refusées, et les sinistrés devront, un par un, faire une demande et remplir un dossier. Mais ils ont dû aussi écouter une leçon de morale : " Les mesures de dégrèvement prises en 2001 constituent un manque à gagner de 7 millions d'euros pour la collectivité ! ".

Comme on lui faisait remarquer que le casseur, TotalFina, devait et pouvait payer, le directeur des services fiscaux a répondu que c'était très compliqué, et pas de son ressort. Avec de tels adversaires, monsieur Desmarest peut dormir tranquille !

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