Le ministre de la Santé, Jean-François Mattéi, se propose de taxer encore plus fortement le tabac à partir de janvier 2003. La hausse serait de l'ordre de 15 %, le prix moyen d'un paquet de vingt cigarettes atteignant les 4 euros.

Actuellement déjà, 76 % du prix de vente d'un paquet de cigarettes tombent dans l'escarcelle de l'État. Pour le ministre de la Santé, cette hausse ne viserait qu'à inciter les fumeurs à modérer ou à cesser leur consommation, ce qui ne peut être que bénéfique pour leur santé, et à renflouer les caisses de la Sécurité sociale, largement grevées par les frais nécessaires aux soins des maladies provoquées par le tabac. Le gouvernement prévoit grâce à cette hausse sur le tabac une rentrée d'un milliard d'euros supplémentaire. Le gouvernement compte en reverser 600 millions à la Sécurité sociale, mais à en prélever au passage 400 millions... sans doute pour participer aux subventions destinées au patronat, patronat par ailleurs largement responsable du déficit de la Sécurité sociale, en conséquence des exonérations de charges multiples dont il bénéficie et de sa politique systématique de bas salaires.

Faire semblant de lutter contre le tabagisme tout en continuant par ce moyen de protéger les profits capitalistes, un joli tour de passe-passe.