A Poitiers, à l'école maternelle de la Porte-de-Paris, les parents d'élèves avec l'appui des enseignants sont mobilisés depuis la mi-septembre pour exiger la réouverture de la troisième classe, fermée depuis la rentrée.

L'effectif, pourtant, est identique à celui de l'année passée, et une partie des enfants sont des non-francophones, tandis que d'autres sont en difficulté. La scolarisation des enfants de deux ans y est en outre très appréciée, dans un quartier relativement populaire, où les structures d'accueil extra-scolaires sont quasi inexistantes. Soixante enfants pour deux classes, c'est à juste titre jugé inacceptable.

Une délégation de parents de différentes écoles et de représentants syndicaux des enseignants a rencontré un proche conseiller de Raffarin, qui a justifié le non-déblocage de postes en expliquant que " cela pourrait paraître une mesure de favoritisme pour le département d'origine du Premier ministre ". Quel culot, quand on sait que ce même Premier ministre a comme par hasard trouvé trois postes pour son département, juste à la veille du premier tour des élections législatives, dans des circonscriptions gagnables par la droite !

Les parents occupent donc l'école, en assurant eux-mêmes le fonctionnement de la classe qui fait défaut, pour faire pression sur l'Inspection d'Académie. Celle-ci, face à leur action, a réactivé le plan Vigipirate, pensant ainsi leur interdire l'accès de l'école. Ce fut peine perdue car l'occupation continue de plus belle. Bien conscients que cette situation est due aux mesures d'économies opérées depuis des années dans l'Education nationale, les parents sont décidés à imposer que l'argent public finance ce droit primordial qu'est l'accès à l'éducation.