Proche Orient : Halte à l'agression israélienne !27/09/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/09/une1782.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Proche Orient : Halte à l'agression israélienne !

Tanks pointés sur les bureaux de Yasser Arafat, installés à quelques mètres de sa résidence à Ramallah ; Sharon réclamant la reddition du président de l'Autorité palestinienne, en annonçant sa volonté de l'exiler de force ; des manifestations quotidiennes à travers tous les Territoires occupés ; l'armée israélienne tire à balles réelles et la liste des manifestants tués ou blessés s'allonge, une fois de plus. A cela il faut ajouter les opérations de répression de l'armée israélienne qui, au nom de la chasse aux terroristes, assassine sans procès les militants palestiniens, en tuant au passage hommes, femmes et enfants qui ont le malheur de se trouver à proximité.

Le comble est que le Premier ministre israélien ose présenter ces opérations criminelles comme " une réponse au terrorisme ", à la suite de deux nouveaux attentats commis en Israël. Mais c'est bien ce terrorisme d'État organisé par les dirigeants israéliens unis, de l'extrême droite aux travaillistes, qui prend pour cible tout un peuple, qui est le terreau sur lequel renaît sans cesse le désespoir qui alimente lui-même le terrorisme.

Certes, ce terrorisme individuel, qui prend pour cible indistinctement toute la population israélienne, est lui aussi criminel. Il est le fait d'organisations qui méprisent les peuples en général et le leur en particulier, qui demain n'hésiteront pas à imposer au peuple palestinien leur propre dictature et qui aujourd'hui ne considèrent la lutte que comme celle de deux appareils militaires concurrents, dans laquelle les différents peuples ne sont que des masses de manoeuvre. Mais il faut rappeler que le Hamas, contre qui l'armée israélienne porte ses coups aujourd'hui, a de qui tenir. Car il a été favorisé pendant des années par le gouvernement israélien, pour faire contre-poids aux organisations de l'OLP et en particulier au Fatah de Yasser Arafat. Tout comme les USA avec Ben Laden, les dirigeants israéliens recueillent les fruits de ce qu'ils ont semé.

Quand Sharon et les dirigeants israéliens disent qu'Arafat pourrait, s'il le voulait, arrêter le terrorisme en Israël, ils mentent. Celui-ci n'y peut rien, et ils le savent bien. Devant la révolte populaire de la première Intifada, que malgré une répression féroce et qui fit des centaines de victimes ils n'arrivaient pas à contenir, les dirigeants israéliens ont accepté de conclure les accords d'Oslo avec l'OLP d'Arafat. Mais la seule finalité de ces accords était de confier à l'Autorité palestinienne la police sur son peuple dans les Territoires occupés, sans rien changer d'essentiel. Arafat a accepté en connaissance de cause ce que lui proposaient les dirigeants israéliens sous la houlette des États-Unis.

Mais toute la bonne volonté d'Arafat n'y a rien fait. Car la politique d'agression des gouvernements israéliens a continué, et s'est même intensifiée, avec son lot permanent d'expropriations de terres et y compris de simples maisons d'habitation, avec une misère matérielle qui n'a fait que grandir, avec l'arrogance d'une armée d'occupation omniprésente et les humiliations quotidiennes qu'elle n'a cessé d'imposer. Et si les organisations concurrentes au Fatah d'Arafat, en particulier le Hamas ou le Djihad, ont pu contester le pouvoir de ce dernier, c'est bien à cause du discrédit qui retombait sur l'Autorité palestinienne et sur Arafat, qui cautionnait cette politique dans laquelle le peuple palestinien était dupé.

D'ailleurs, si Arafat regagne aujourd'hui à nouveau du crédit auprès de la population palestinienne, c'est en apparaissant comme un ennemi irréductible de Sharon et en quittant, pour le moment, ses habits de collaborateur.

La politique de Sharon, soutenu par Bush, est une impasse sanglante, car elle repose sur la soumission sans condition du peuple palestinien aux agressions, à la misère et aux humiliations.

Aujourd'hui il faut protester avec force, une nouvelle fois, contre cette agression dont est victime le peuple palestinien. Une politique qui est d'ailleurs aussi néfaste pour le peuple israélien, qu'elle enfonce, lui aussi, dans la spirale d'une guerre sans fin.

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