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Dans les entreprises
RVI (Vénissieux) : Discrimination à l'embauche
Au magasin " pièces de rechanges " de Renault Véhicules Industriels à Vénissieux, en banlieue lyonnaise, un secteur d'une vingtaine de personnes, chargé de la livraison des pièces détachées aux concessionnaires, est en lutte pour l'embauche d'un jeune intérimaire.
Suite à des interventions des délégués du personnel et de l'inspecteur du travail en début d'année, sur l'emploi abusif d'intérimaires, la direction générale s'était engagée à faire un certain nombre d'embauches.
A la " pièce de rechange ", pour l'instant cinq ont été réalisées, sur trente-deux prévues cette année.
Ce jeune en question a rempli toutes les conditions d'embauche, quinze mois de contrat en intérim, il avait le meilleur rendement de l'équipe, disponible comme le demande la direction, il a passé et réussi les tests d'embauche. Il possède un CAP et un BEP magasinier ainsi que le permis cariste, comme le réclament toutes les petites annonces de RVI dans la presse locale.
Mais voilà, deux jours après son dernier entretien avant embauche avec la personne de la DRH chargée du recrutement, son chef lui a annoncé qu'il ne sera pas embauché et que, s'il fait des vagues, sa boîte d'intérim ne lui fournira plus de travail ! Ce sont des propos assez courants vis-à-vis du personnel intérimaire.
Tous les ouvriers de l'équipe, intérimaires comme embauchés, ont été révoltés par ce refus. Les autres intérimaires ne voient pas comment ils pourraient être embauchés si le meilleur d'entre eux ne l'est pas. Quant aux embauchés, ils en ont assez de toujours former des nouveaux et ils apprécient beaucoup ce jeune. Et plus la direction s'empêtre dans ses contradictions, et plus la colère et la détermination se développent.
La seule raison qu'elle évoque en effet est le " manque de motivation ". Être polyvalent, flexible, disponible, compétent ne suffit pas, il faut partager " la culture de l'entreprise " !
Un premier débrayage avait eu lieu dans l'autre équipe pour un autre cas similaire la semaine précédente. Mais cette fois le débrayage du mardi 17 septembre a été renouvelé le mercredi, le jeudi et le vendredi.
Finalement la direction a réussi à désamorcer le mouvement, d'une part parce que les autres secteurs n'ont pas suivi (à part le premier jour), puis en faisant des promesses de formation à ce jeune, par sa boîte d'intérim. La direction RVI lui a même payé sa dernière semaine sans qu'il travaille. Même si elle est restée intransigeante sur l'embauche, disant que " c'est elle qui décide ", elle craignait cette situation car le retard s'accumulait, les chefs étaient obligés de travailler après l'heure.
Bien qu'ils n'aient pas obtenu satisfaction, les grévistes sont heureux de cette action qui a été une belle gifle aux mensonges de la direction. Ils savent aussi que, dans un autre secteur voisin, c'est six mois après un débrayage qu'un intérimaire a fini par être embauché.