SNCF : Gallois annonce 1000 embauches de moins27/09/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/09/une1782.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF : Gallois annonce 1000 embauches de moins

* Lors du Comité central d'entreprise du 17 septembre 2002, Louis Gallois, président de la SNCF, a annoncé la suppression de 1000 embauches prévues pour 2002.

Dans la plupart des établissements, cela faisait d'ailleurs plusieurs semaines ou mois que les directeurs avaient totalement stoppé et gelé les embauches prévues. Ainsi à Saint-Lazare, le nombre d'heures de formation aux nouveaux embauchés a été divisé par deux. A Villeneuve-Prairie, le directeur d'établissement a annoncé le gel des autorisations d'embauches, et donc des mutations. A la gare du Nord, à Paris, alors que le directeur d'établissement avouait en avril dernier qu'il manquait 40 emplois pour remplir son organigramme, il avait fallu une grève pour obtenir 20 embauches. Mais la direction vient d'annoncer que les 20 CDD en fin de contrat ce trimestre seraient purement et simplement virés.

Aux ateliers TGV de Châtillon, la direction avait initialement prévu 46 embauches dans l'année (alors qu'il y a 51 départs). Finalement, il n'y aura que 42 embauches, soit une perte de 9 emplois.

Car dans bien des secteurs, les embauches envisagées étaient déjà loin de compenser les départs prévus. Ainsi la direction communique qu'il s'agit de la suppression de 1000 des 6 500 recrutements prévus en 2002. Mais elle ne précise pas dans le même temps le nombre de départs. Par exemple, en 2001, il y a eu, d'après le compte-rendu du CCE SNCF de juin dernier, 8 019 cessations de travail, départs en retraite, ou démissions. Ainsi, loin de créer des emplois, la SNCF va en supprimer.

Le manque d'effectifs a déjà des conséquences dramatiques. Beaucoup de cheminots ne peuvent prendre leurs congés, faute de remplaçants sur leur poste. Les mutations sont souvent gelées. Au quotidien, devant les guichets, les queues s'allongent, avec des voyageurs de plus en plus énervés. Dans les ateliers du Matériel, faute de temps, des opérations d'entretien sont reportées sur ordre de la direction ; tant pis pour les banquettes lacérées, les rames non entretenues.

Les prétextes avancés par Gallois sont risibles. Ainsi, il déplore que le trafic voyageurs n'ait progressé que de 3,5 % en un an, alors qu'il tablait sur une progression de 7,9 % ! Il veut ainsi faire payer aux cheminots ses prévisions fantaisistes. Mais le trafic et donc la charge de travail ont bel et bien augmenté pour l'ensemble des cheminots et les effectifs n'ont pas progressé de 3,5 %, et encore moins de 7,9 % !

La question des effectifs est au coeur de bon nombre de conflits, pour l'instant locaux. Ainsi à Châtillon, des débrayages ont lieu dans plusieurs secteurs. A la gare du Nord, à l'annonce du licenciement des CDD, un rassemblement de 40 cheminots de grandes lignes s'est tenu et la direction a commencé à reculer.

Les fédérations syndicales cheminotes ont dénoncé cette attaque sur les effectifs et fait une déclaration commune appelant à une manifestation nationale des cheminots à Paris pour la deuxième quinzaine... de novembre, sur " les questions qui touchent au service public SNCF ".

C'est l'unité, mais pas vraiment la rapidité de réaction...

Il est pourtant indispensable de créer un mouvement général de riposte aux attaques contre les effectifs, les salaires et ce qui reste encore du service public.

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