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SNCF Ligne C du RER : La direction fait marche arrière... Et en vitesse !
Fin septembre, un conducteur de train sur la ligne C du RER, responsable CFDT et militant de Lutte Ouvrière, a été menacé d'une sanction (blâme avec inscription au dossier) suite à un échange de journées de travail, en juillet dernier, avec un de ses collègues.
Cet été tout s'était bien passé, comme d'habitude, car les arrangements de ce type se font, au su de la direction, tous les jours entre conducteurs. Cela fait partie des us et coutumes du service banlieue, car cela permet de rentrer chez soi au lieu d'être obligé de dormir dans les foyers vétustes de la SNCF.
Mais fin septembre, le directeur du dépôt de Paris Sud-Ouest a adressé à notre camarade - et à lui seul - une " demande d'explication écrite " sur l'arrangement en question. Notre camarade a refusé de répondre par écrit mais s'est expliqué oralement avec son chef direct, le patron de la ligne C du RER.
Vendredi 20 septembre pourtant, il recevait une convocation chez ce même patron, à Brétigny-sur-Orge (Essonne), pour le mercredi 25 septembre, à 9 heures. Il le faisait aussitôt savoir autour de lui. Sans tarder, les syndicats CGT, FO, SUD-Rail, lui manifestaient leur totale solidarité et lui proposaient de l'accompagner face au patron. Le lendemain samedi, des jeunes conducteurs qu'il avait soutenus fin 2001 et début 2002 rédigeaient spontanément un " avis ", appelant tout le monde à l'accompagner devant le patron et déclarant : " Il a besoin de nous comme nous avons besoin de lui ".
Le 25 septembre, plus de soixante conducteurs (sur les 240 du secteur) étaient présents à Brétigny, sur leur temps de repos. Tous se déclaraient partants pour aller jusqu'à la grève sans préavis et ceux qui travaillaient se préparaient à s'y mettre.
Devant l'attitude intransigeante de la direction, sur proposition de l'un des présents, il était décidé par un vote à main levée d'occuper le poste d'aiguillage A de Brétigny et de lancer un appel général par la radio sol-train à l'arrêt des trains Banlieue Fret et Grandes lignes voyageurs, sur l'axe Paris-Austerlitz-Orléans-Tours-Limoges. Cela revenait à bloquer toute la circulation de tous les trains. Un conducteur ayant compris l'appel à l'arrêt général répondait aussitôt : " Je n'ai pas tout entendu mais je suis arrêté et j'attends que l'on me dise de repartir ". En même temps, appel était fait à fermer tous les signaux et à occuper les voies jusqu'à ce que la direction cède. Les aiguilleurs du poste A étaient totalement solidaires, ainsi que des cheminots qui travaillaient sur la voie. Bref, il y avait de l'ambiance...
Devant une telle situation, il a suffi de vingt petites minutes pour que la direction s'engage à retirer la sanction.
Tous les travailleurs s'en souviendront !