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Beauvais (Oise) : Nestlé veut 18 licenciements secs
Depuis le mois de juin, Nestlé a engagé sur son site de Beauvais un plan de 168 suppressions d'emplois, sur le millier que compte encore cette usine qui fabrique les surgelés Maggi et les glaces Gervais (voir LO nE 1776 et 1781). Il y a 128 préretraites (non compensées, évidemment, par des embauches). Pour le reste, Nestlé proposait des mutations aux uns, du travail dit " intermittent " aux autres. On ne savait pas au début du mois de septembre si ce plan se traduirait ou non par des licenciements secs.
Les premières lettres de licenciement sont tombées à partir du 17 septembre, et la direction a annoncé qu'il y en aurait en tout 18. Dès le vendredi 20, une équipe a débrayé pendant deux heures et a fait venir le directeur pour qu'il s'explique. Celui-là, à un ouvrier qui lui demandait s'il n'avait pas honte de licencier un père de trois enfants, eut le culot de répondre : " C'est donc vous, célibataire sans enfants, que je devrais licencier ! " Aux délégués CGT qui relevaient le fait que les postes des licenciés, loin d'être supprimés comme il l'affirmait, étaient occupés par d'autres salariés, il rétorquait : " Vous jouez sur les mots ! " Lui, joue bel et bien avec nos vies...
Entre les salariés qui partent ou sont partis en préretraite, la quarantaine qui sont encore sur la sellette, les deux à trois journées de chômage par semaine que la direction impose en ce moment alors que les ventes marchent bien, la riposte à son plan de licenciements n'est pas facile. Cependant une manifestation a pu être organisée samedi 5 octobre, et une autre est programmée le jeudi 10 octobre.
Même si ces réactions sont encore minoritaires, ce sont ceux qui y participent qui ont raison. En cherchant à s'opposer aux licenciements, ils défendent l'intérêt de tous et montrent aussi à la direction qu'ils se préparent à faire face aux autres mauvais coups qu'elle prépare.