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- Lutte ouvrière n°1784
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Leur société
La politique du patronat : Sécurité des profits aux dépens de l'emploi
Alors que le chômage est en hausse continue depuis juin 2001 et touche, d'après les chiffres officiels pour le mois d'août, 2 278 100 personnes, l'INSEE prévoit une nouvelle augmentation d'ici la fin de l'année. Une chose est sûre, c'est que les plans de suppressions d'emplois s'accumulent dans toutes les branches.
Plus d'une quarantaine de plans sont déjà annoncés, qui menacent l'emploi de près de vingt mille salariés. Pas une région n'est épargnée. Par exemple rien que dans l'Ouest, 600 emplois doivent disparaître à Lannion chez Alcatel, 230 à Rennes chez SNT, fournisseur de services par téléphone auxquels s'ajoutent les 644 emplois de l'usine de téléphones portables Mitsubishi à Etrelles. Solectron-France, fabricant de composants électroniques, va licencier 197 des 497 salariés à Pont-de-Buis tandis que156 licenciements ont été annoncés dans une usine de chaussures de la région de Cholet, et encore 210 licenciements aux Pêcheries de Fécamp. Trois cents salariés sont menacés chez le groupe volailler Doux qui compte fermer son abattoir de Briec dans le Finistère, 400 autres le sont dans le Morbihan.
En banlieue parisienne, Ericsson à Massy supprime 239 emplois qui s'ajoutent à 188 " externalisations ".
A Romorantin, Matra supprime 500 emplois, Valeo 450 dans le Tarn-et-Garonne. Gemplus à Marseille 600 et la SNCM, 300. A Roanne, 500 emplois sont menacés à Giat Armement. En Lorraine, 229 emplois vont disparaître chez Daewoo et dans le Nord, 420 emplois vont disparaître à la Sollac, 380 à Métaleurop (Pas-de-Calais) et 360 à Whirlpool en Picardie.
A cette échelle, il ne s'agit évidemment pas de cas conjoncturels ou de situations locales, mais d'une politique des patrons, grands et moins grands. Eux qui se gargarisent volontiers de grands mots sur leur esprit d'initiative et leur goût du risque, ils ont surtout le souci d'empocher les subventions publiques et de mettre leurs bénéfices à l'abri du fonctionnement cahotique de l'économie. Dès que la conjoncture leur paraît incertaine, comme ils disent, tous les moyens sont bons pour éviter de prendre sur les profits qu'ils ont accumulés, y compris de mettre la clé sous la porte en laissant les travailleurs sur le carreau.
Aujourd'hui, ce sont en fait tous les salariés qui risquent à un moment ou à un autre de perdre leur gagne-pain. Si les " précaires " sont les premiers visés, les travailleurs employés " en fixe " ne sont pas non plus épargnés. Comme son prédécesseur, le gouvernement Chirac-Raffarin laisse les riches continuer à s'enrichir en plongeant la majorité de la population dans l'angoisse et les difficultés.