Moulinex un an après : À Cormelles-le-Royal (Caen)11/10/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/10/une1784.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Moulinex un an après : À Cormelles-le-Royal (Caen)

Reclassement au compte-gouttes et réindustrialisation-bidon

Sur 1 272 travailleurs licenciés il y a un an lors de la fermeture de l'usine de Cormelles, seuls 87 ont trouvé une embauche définitive, en CDI, dont environ 64 cadres et seulement 11 femmes. La cellule de reclassement et l'AFPA (Agence pour la formation professionnelle des adultes) répondent bien mal aux souhaits de formation ou d'emploi. Elles ne font pas l'effort de proposer trois réelles possibilités d'emploi par travailleur et la cellule de reclassement ne s'informe pas sérieusement : ainsi, elle a envoyé 25 personnes se présenter à une fonderie, un ancien sous-traitant de Moulinex, en dépôt de bilan puis racheté ensuite par ses cadres, qui refusent d'embaucher d'ex-Moulinex. A d'autres, on propose des postes sur des chantiers, dans le bâtiment, notamment à des femmes de 35-40 ans, ou des emplois en intérim dans d'autres régions, sans aucune compensation pour l'hébergement ou le transport.

Bien sûr, certains travailleurs partent en préretraite ; à d'autres on propose un départ dans le cadre du plan Amiante. Mais certains - même s'ils ont été exposés - le refusent, car ils ne toucheront que 65 % du salaire. On est loin des 3 000 emplois en trois ans ; on évoque seulement 100 à 200 emplois sur l'ancien site de Cormelles.

Après ses 36 % de bénéfices sur le premier trimestre 2002, SEB, repreneur de la partie rentable de Moulinex, envisage un bénéfice de 30 % sur l'année. SEB, d'après un syndicaliste, aurait bien commencé en raflant pour 150 millions d'euros de marchandises lors de la reprise du groupe : tout un symbole de ce hold-up qui a fait des milliers de victimes parmi les travailleurs, avec la bénédiction du gouvernement Jospin de l'époque.

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