Le Parti Socialiste ne se montre guère virulent dans ses critiques contre le projet de loi de Sarkozy. Et pour cause ! Lorsqu'il était au gouvernement, le PS était déjà à l'origine d'une loi sur la sécurité quotidienne. Julien Dray, le " Monsieur sécurité " du PS, faisait à l'époque les yeux doux aux policiers, tandis que Jospin axait toute sa campagne électorale sur le thème de la sécurité.

Ancien ministre socialiste de l'Intérieur, Daniel Vaillant persiste et signe : il apporte son soutien à son successeur, déclarant : " Certaines mesures précisent les dispositions que j'avais prises moi-même sur les halls d'immeuble ou les fouilles de coffres de voiture. " Il ajoute : " On est dans la continuité. " Cela a le mérite d'être clair !

Il y a quelque temps, Manuel Valls, l'un des anciens conseillers de Jospin à Matignon, estimait que les propositions de Sarkozy allaient " dans le bon sens ". Il est vrai que l'actuel député-maire d'Evry sait de quoi il parle quand il s'agit de faire la guerre aux pauvres, lui qui refuse depuis la rentrée de scolariser les enfants de familles de squatters. Les sans-papiers peuvent également en témoigner.

Mais n'était-ce pas le Parti Socialiste qui déclarait, à qui voulait bien l'entendre, que Chirac était un rempart face aux idées de Le Pen et qu'une fois élu il serait bien obligé, pour mener sa politique, de tenir compte des voix de gauche qui se seraient reportées sur sa candidature ?

Aujourd'hui, Chirac-Sarkozy font la politique de Le Pen, sans même que le PS proteste vraiment.