Le 31 octobre prochain, à l'initiative du Collectif national de soutien - Comité de soutien international à Mumia Abu-Jamal et aux prisonniers politiques des États-Unis (Cosimapp), un " avion pour Mumia " décollera de Paris vers la Pennsylvanie (États-Unis), avec pour passagers ceux qui souhaitent ainsi protester contre une menace de durcissement des autorités de cet État à l'égard de ce prisonnier politique qui attend depuis vingt ans sa libération.

En effet, dans la campagne électorale en cours, les deux candidats en lice pour le poste de gouverneur, le candidat démocrate Ed Rendell comme le candidat républicain Mike Fischer, sont tous deux de chauds partisans de la peine de mort, co-rédacteurs de la " loi pour une peine de mort effective ", loi abjecte signée par Clinton en 1996 et restreignant les droits des quelque 3 700 condamnés qui attendent dans les couloirs de la mort américains, et en particulier ceux qui revendiquent un engagement politique.

L'exemple de Bush, qui refusait toute grâce pour les condamnés à mort quand il était gouverneur du Texas, montre que cette attitude intransigeante est un sérieux atout pour rallier l'électorat le plus réactionnaire. Bien sûr, les restrictions aux libertés prises par les autorités américaines depuis les attentats du 11 septembre ont encore dégradé le climat. Et aujourd'hui Ed Rendell, pour sa part, a promis, s'il est élu, de faire exécuter Mumia.

Comme le rappelle le communiqué du Comité de soutien international à Mumia Abu-Jamal, pour expliquer son initiative, " les Nations-unies ont pour mandat d'envoyer dans les pays "en voie de démocratisation" des observateurs internationaux, afin d'y surveiller des élections dites "à risque". Le Cosimapp estime qu'une centaine de personnes, d'élus, de syndicalistes, de journalistes, de jeunes et de militants anonymes pour Mumia, décidés à débarquer à Philadelphie pour promouvoir un esprit de vigilance vis-à-vis d'élections moralement et politiquement corrompues, ne peuvent que perpétuer la tradition d'opprobre international à l'encontre des pays en voie de rapide dé-démocratisation. "

Rappelons que c'est une campagne internationale mobilisant ici partis, syndicats et associations, qui a imposé aux autorités américaines d'examiner plus attentivement le cas de ce militant politique condamné à mort en 1981, pour un assassinat de policier qu'il n'a pas commis. En décembre dernier la justice fédérale américaine, reconnaissant les irrégularités du procès, a annulé la sentence de mort. Mais, en même temps, elle a refusé d'examiner les nouvelles preuves réunies à la décharge du condamné, notamment les aveux d'une personne qui a témoigné être l'auteur du meurtre. Ce qui revient à condamner Mumia Abu-Jamal à la prison à perpétuité sans qu'il puisse se défendre.

La délégation française compte aller se joindre à tous ceux qui, aux États-Unis, vont crier aux autorités américaines : " Écoutez les témoins, libérez Mumia ! "

Informations pratiques au Collectif national (tél. 01 53 38 99 99) ou au Cosimapp : 01 45 79 88 44 (tél-fax) ; e-mail : cosimapp-freemaj@yahoo.fr. Adresse : c/o LPJ, 58, rue Gay-Lussac 75005 Paris.