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Leur société
Sans-Abris : Victimes du froid, mais surtout du patronat et du gouvernement
Durant la vague de froid, neuf SDF ont été retrouvés, morts de froid et de misère sur les trottoirs de Paris, de Marseille ou d'ailleurs. Comme chaque année, des lits supplémentaires ont été mis en place par les mairies, les associations de secours en plus des centres d'hébergement qui fonctionnent toute l'année.
Les préfectures de Paris et des Bouches-du-Rhône ont annoncé qu'elles allaient, s'il le fallait, contraindre les SDF à se rendre " d'autorité " dans les centres d'hébergement pour la nuit.
Dans bien des cas, quand les SDF sont convaincus qu'ils ne risquent pas d'être emprisonnés ou expulsés, ils acceptent les abris qu'on leur propose.
Mais certains SDF refusent aussi d'être embarqués pour différentes raisons. Beaucoup vivent dans un quartier, y ont leurs habitudes, y sont connus. Ils craignent les vols, la contagion, les poux dans les centres d'hébergement, que d'ailleurs ils sont le plus souvent obligés de quitter au petit matin. Les associations de secours aux SDF dénoncent donc l'inefficacité et même la nocivité de la contrainte. Les SDF, embarqués de force, tentent bien souvent de s'échapper. Le lendemain, ils se cachent pour n'être pas embarqués de nouveau et du coup se retrouvent dans une situation bien plus critique.
Heureusement que les personnes qui interviennent savent faire preuve de plus de doigté que ce gouvernement et ces préfets qui préfèrent les effets d'annonce aux solutions. Car le comble dans cette polémique a été de faire croire que le gouvernement et les préfectures se démenaient pour sauver, malgré eux, des SDF.
Or, c'est toute la politique du gouvernement qui crée la misère, l'exclusion. Une des dernières mesures choquantes de ces dernières semaines a été la suppression de l'Aide Médicale d'État (AME) aux étrangers sans papiers. De nombreux médecins se retrouvent de ce fait dans l'incapacité de fournir des médicaments à des femmes et des hommes qui n'ont pas les moyens de se soigner.
Autre mesure qui va grossir le flot de la misère : l'UNEDIC qui gère les indemnisations chômage vient de décider, avec l'accord du gouvernement, de restreindre considérablement le droit et le montant des allocations, en particulier pour les chômeurs de plus de 50 ans et les plus jeunes qui enchaînent les petits boulots. Dès leur mise en application, ces mesures vont exclure de toute indemnité de 200 à 300 000 chômeurs.
Si on laisse faire ce gouvernement et le patronat, on peut pronostiquer qu'il y aura chaque année toujours plus de pauvres, privés de tout, à secourir. Pas seulement par temps froid, mais bien toute l'année.