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Dans les entreprises
Reims-Aviation (51) : La mobilisation relancée
Une table ronde s'est tenue vendredi 28 février à Châlons-en-Champagne entre les pouvoirs publics, les patrons anciens et futurs de l'entreprise Reims-Aviation, ainsi que les représentants du personnel. Il s'agissait d'entendre les propositions faites aux 150 travailleurs de l'usine qui vont perdre leur emploi. Le bilan est on ne peut plus maigre.
On pouvait certes s'attendre à un tel résultat vu qu'aucun responsable politique attendu n'avait jugé bon de faire le déplacement. L'ex-PDG de Reims-Aviation, Jean-Paul Chaufour, ne s'est quant à lui même pas fait représenter, bien qu'il soit à l'origine du dépôt de bilan. Si la table ronde a duré des heures, ce ne fut donc pas pour apporter des réponses aux revendications des travailleurs. Sur des embauches supplémentaires par les repreneurs Ventana et FCP, sur des possibilités de départs avancés en préretraite, sur des propositions d'emplois par les pouvoirs publics, sur des indemnités dignes de ce nom versées aux futurs licenciés, personne ne s'est engagé. Ceux qui étaient là soi-disant pour apporter des solutions ont juste feint d'octroyer généreusement aux travailleurs... ce que la loi prévoit déjà. Le seul "cadeau" est venu de la Mairie de Reims qui mettra à la disposition de la cellule de reclassement un de ses locaux. Ce qui ne lui coûte rien.
Pourtant, la Mairie de Reims aurait les moyens de faire des gestes bien plus significatifs, elle qui avait par exemple proposé il y a quelques semaines de racheter les locaux de Reims-Aviation pour la somme de sept millions d'euros, pour les louer ensuite à bas prix aux nouveaux propriétaires. Mais manifestement, elle a bien plus d'argent à consacrer à des subventions au patronat qu'à aider réellement les travailleurs livrés au chômage, en embauchant par exemple dans les services techniques de la municipalité où ils ne seraient de toute façon pas de trop, et il en est de même pour le Conseil général et le Conseil régional.
Alors, la colère dominait à l'assemblée générale du personnel qui s'est tenue le lundi suivant, le 3 mars. Tous les travailleurs tenaient à montrer leur indignation. Il fut décidé de préparer un accueil mouvementé à l'administrateur judiciaire, lui qui ose faire passer les dettes de l'entreprise avant les indemnités aux licenciés et qui s'est même permis de refuser à tout le personnel une augmentation de salaires pourtant prévue par l'accord des 35 heures. C'est d'ailleurs cette provocation qui avait relancé la mobilisation des travailleurs de Reims-Aviation.
Il reste maintenant peu de temps avant la réunion du Comité d'entreprise du 10 mars qui doit statuer sur les modalités du plan de licenciements que la direction a le culot d'appeler "plan de sauvegarde". Les travailleurs sont évidemment inquiets quant à ce qu'ils pourront finalement obtenir. Mais certains veulent aller jusqu'au bout, sachant qu'ils n'obtiendront que ce qu'ils arracheront.