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- Lutte ouvrière n°1821
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Pologne - UE : Dedans, dehors...mais toujours exploités
Maintenance industrielle, chantiers navals, pétrochimie, tourisme, BTP, voici les secteurs qui, selon la DILTI (Délégation interministérielle à la lutte contre le travail illégal), ont de plus en plus recours à des travailleurs étrangers, entre autres d'Europe orientale.
Ces travailleurs ne sont pas des clandestins, ayant choisi, si l'on peut parler ainsi, de venir individuellement travailler en France.
Ils sont employés d'une société qui, par l'intermédiaire d'une chaîne de sous-traitants, leur propose un emploi temporaire en France, avec des horaires et des salaires aujourd'hui impossibles à faire accepter à des travailleurs français.
Ainsi, 40 ouvriers polonais ont travaillé récemment à la raffinerie de Gonfreville, en Seine-Maritime, sur un chantier très spécialisé cogéré par TotalFinaElf, EDF et Texaco. La cascade de sous-traitance pour en arriver là est assez remarquable: la commande des travaux avait été passée à une société belge, qui a sous-traité le marché à une société libanaise installée en Suisse, qui a sous-traité l'affaire à une société allemande, qui a fait appel à sa filiale française, qui a honoré le marché en faisant appel à un prestataire de services étranger.
40% des prestataires de services étrangers intervenant en France sont des polonais, roumains, tchèques... qui font travailler ainsi en France 30000 à 50000 personnes par an, selon la DILTI, pour des missions courtes, de quelques semaines à quelques mois.
Normalement ces prestataires de services devraient se conformer à la législation française. Ils devraient également se déclarer auprès du ministère de l'Emploi. 15% paraît-il le font. Quant aux autres, apparemment rien ne trouble leur trafic. La Pologne et l'Union européenne, c'est aussi cela...