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- Lutte ouvrière n°1830
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Dans les entreprises
Bonmartin- Domène (région de Grenoble) : Le patron profite des vacances pour mettre la clef sous la porte !
C'est le 8 août, pendant les vacances, alors que l'entreprise était fermée, que le patron a convoqué un CE extraordinaire pour avertir les représentants des salariés que la cessation de paiement avait été demandée au tribunal de commerce, celui-ci devant statuer le mercredi 20août. Des bruits couraient, depuis juin, que l'entreprise allait mal. Mais la direction de cette entreprise de production de laiton, employant 78 salariés, rachetée en 1999 par le groupe espagnol Peninsular, avait expliqué en juillet, que si elle vendait ses stocks de laiton, soit 900 tonnes, c'était "pour avoir de la trésorerie" pour pouvoir continuer l'activité en septembre. L'amertume dominait la quarantaine de salariés qui, le 20 août, se rendaient devant le tribunal qui a confirmé la fermeture définitive de l'entreprise en prononçant la liquidation judiciaire. Aucun redressement n'a été prononcé.
Cette entreprise, comme le rappelait un travailleur retraité, a ouvert dans les années 1920 et a embauché jusqu'à 348salariés. Ce sont des démarcheurs parlant espagnol, engagés à la vacation, porteurs de contrats de travail, qui allaient recruter de la main-d'oeuvre dans les villages du sud de l'Espagne pour le compte des patrons français. Et bon nombre de familles ouvrières sont venues à cette époque pour travailler aux usines Bonmartin, aux papeteries ou autres entreprises de la vallée du Grésivaudan. Après sept plans sociaux, les établissements Bonmartin mettent donc la clef sous la porte. Les travailleurs vont recevoir leur lettre de licenciement dans les 15 jours. Seul le salaire du mois de juillet était assuré. Quant aux indemnités de licenciement et au salaire des deux mois de préavis que la loi impose, rien n'est assuré. De plus, l'entreprise n'ayant pas versé ses cotisations au 31 juillet 2003, les travailleurs se retrouvent brusquement sans mutuelle.
Alors oui, il y a de quoi être écoeuré par la facilité avec laquelle un patron peut se débarrasser d'une partie de son groupe jugée non rentable. Un petit tour au tribunal de commerce et puis s'en va, en toute impunité. Et comme les travailleurs n'ont aucunement accès aux livres de compte, ils doivent croire sur parole leur direction qui se prétend ruinée. A d'autres !