Prime pour l'emploi : Une prime à la baisse des salaires11/09/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/09/une1832.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Prime pour l'emploi : Une prime à la baisse des salaires

Raffarin a annoncé qu'il augmentait de 500 millions d'euros la somme consacrée à la "prime pour l'emploi". Cette mesure, mise en place par la gauche, versée pour la première fois en septembre 2001 sur la base des revenus de l'année 2000, est donc reprise à son compte par la droite.

Ses initiateurs, les socialistes, l'ont baptisée "prime pour l'emploi" car elle était censée rendre plus acceptables les très bas salaires proposés à l'embauche aux chômeurs. En effet, elle est versée par le fisc (ou déduite de l'impôt) comme complément aux bas salaires. Son montant est maximum pour les salariés qui touchent le Smic (il peut atteindre 500 euros), puis est dégressif jusqu'à 1,4 Smic. Plus de 8 millions de salariés sont concernés et touchent (ou se voient déduire) en moyenne 250 euros.

Concrètement, un salarié dont le revenu avoisine le Smic reçoit en septembre un chèque du fisc qui tourne autour de 3 à 400 euros, et qui est censé compléter le montant très bas de son salaire.

Cette prime est évidemment bienvenue pour ceux qui la touchent. Reste que ce dispositif, qui semble plaire aussi bien à droite qu'à gauche, représente non seulement l'acceptation, mais l'aide active de l'État à la baisse des salaires versés par les patrons. Elle a d'ailleurs été créée quasiment à la demande du Medef. Avant sa création, Seillière expliquait qu'il fallait supprimer le Smic et permettre au patronat d'embaucher à ce qu'il appelle le prix du marché, c'est-à-dire nettement moins que le Smic. Et il proposait à l'État, si celui-ci trouvait que le montant prétendument fixé par les règles de l'économie était trop bas, de verser une aide complémentaire.

À ce jour, aucun gouvernement ne s'est risqué à supprimer directement le Smic, mais il est évident que ce salaire est largement en-dessous du minimum nécessaire pour vivre correctement. Et l'État a mis sur pied le complément réclamé par le patronat et continue de le développer.

Plutôt que d'obliger les patrons à payer des salaires décents, l'État se contente de prendre dans la poche des salariés imposables pour verser une petite prime aux smicards...

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