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Suisse : Succès électoral de l'extrême droite
Avec 26,6% des voix recueillis aux élections législatives qui viennent d'avoir lieu en Suisse, l'Union Démocratique du Centre (UDC), parti d'extrême droite, nationaliste et populiste, apparaît comme le grand vainqueur de ce scrutin. Cette formation dispose désormais de 55 députés sur les 200 que compte l'Assemblée helvétique, devançant le Parti Socialiste qui, avec 24% des suffrages, a obtenu 54 élus.
Si ces résultats ont créé la surprise, l'UDC ne partait pas de rien. Implanté depuis une dizaine d'années, principalement dans la partie germanophone du pays, et disposant jusque-là de 44 députés, ce parti avait déjà un représentant parmi les sept membres constituant la coalition gouvernementale. Fort de son succès aux élections du 19 octobre, le leader de l'UDC, le milliardaire Christophe Blocher, a d'ailleurs immédiatement revendiqué un second portefeuille ministériel pour lui-même, mettant dans l'embarras les socialistes et les représentants de la droite classique qui, depuis des décennies, se partagent le pouvoir.
Comme toutes les formations populistes européennes, du Front National en France au Vlaams Blok en Belgique, en passant par la Liste Pim Fortuyn au Pays-Bas, le Parti du peuple au Danemark ou le Parti libéral de Jorg Haider en Autriche, l'UDC doit son succès électoral à l'exploitation, dans un contexte de crise économique et de montée du chômage, de thèmes démagogiques et réactionnaires comme le sentiment d'insécurité, le nationalisme et la xénophobie. Il le doit aussi au fait d'apparaître comme le seul parti capable d'exprimer un vote protestataire face au discrédit des partis politiques traditionnels, sans qu'une alternative, un parti représentant réellement les intérêts politiques de la classe ouvrière, ne vienne lui contester ce rôle.
En tout cas, le succès électoral de l'UDC pèsera peut-être pour une redistribution des postes ministériels mais il pèsera surtout sur la politique du gouvernement suisse, et dans un sens qui en aucun cas ne saurait être favorable aux intérêts de la population laborieuse.