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Leur société
Rhône Alpes : À l'unisson avec l'UMP, le PS vote pour les patrons !
Pour ces trois dernières années, STMicrolectronics, une multinationale franco-italienne de 43000 salariés, a réalisé un chiffre d'affaires annuel de 6,8 milliards de dollars en moyenne pour un bénéfice de 730 millions de dollars. Un projet commun à ST, Philips et Motorola à Crolles, en Isère près de Grenoble, s'est vu attribuer en début d'année 453 millions d'euros par l'État, les collectivités locales et la région Rhône-Alpes et fin août, STMicroelectronics annonçait la fermeture pure et simple de son usine de Rennes où travaillent 600 salariés.
Depuis l'annonce, les salariés se sont organisés et ont manifesté à plusieurs reprises le refus de leur licenciement. Le Groupe des élus communistes a proposé, lors du conseil municipal de Grenoble du 22 septembre, un voeu de solidarité avec les salariés de Rennes et a demandé, entre autres, aux organismes publics s'apprêtant à subventionner le projet de Crolles, "de prendre toutes les mesures pour s'opposer à la fermeture de sites et à des licenciements de personnels". Le maire, Destot, député PS, repoussa le vote de ce voeu, ainsi que celui d'un autre groupe sur le même sujet, au prétexte qu'il était tard et qu'il n'y avait pas de voeu commun.
Lors de la session des 23 et 24 octobre, le Groupe communiste de la région Rhône-Alpes, soumettait au vote au conseil régional une question demandant "l'organisation d'une table ronde avec toutes les parties concernées (salariés, directeurs, élus, ministère de l'Industrie)", "l'arrêt de toutes les procédures visant la fermeture du site de Rennes" et que le conseil régional "conditionne son accord pour la signature des conventions bipartites [...] à l'organisation de cette table ronde". Ce voeu fut repoussé lors du vote auquel, tout comme l'UMP, le PS n'a pas participé.
Pour quelle raison le PS n'a-t-il pas voulu voter en faveur de ce texte? Parce qu'il ne conditionnait pas la signature des subventions à l'arrêt des licenciements, mais seulement à l'organisation d'une table ronde en discutant? Eh bien, non! Invités à venir s'expliquer par les syndicalistes, les représentants du PS répondirent clairement qu'ils ne voulaient pas gêner ST dans ses projets en menaçant de retarder la signature de ces subventions...
Les 600 salariés licenciés de Rennes apprécieront!