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- Lutte ouvrière n°1848
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Dans les entreprises
Alcatel CIT Vélizy (Yvelines) : - Inquiétude et mécontentement
À Alcatel CIT, filiale qui fournit des réseaux de téléphonie fixe et mobile aux opérateurs (par exemple, en France, France Télécom, SFR, Orange...) les suppressions d'emplois 2003 ont fait l'objet d'un "accord de méthode" signé par la plupart des syndicats, en particulier par la CFDT qui est majoritaire.
La raison invoquée pour la signature était que les départs se feraient au volontariat uniquement et sans fermeture de site. La direction y trouvait un gros avantage, c'est que l'accord était prévu pour 1062 départs mais que ce chiffre "pourrait évoluer en fonction de la conjoncture économique".
Ce chèque en blanc, la direction ne s'est pas gênée pour l'utiliser puisque qu'il y aura 1650 départs. La plupart concernent des salariés de plus de 53 ans. Un des volets de ce plan était aussi le rééquilibrage des charges de travail pour garantir un certain niveau d'emploi dans les sites de province. Ce rééquilibrage arrive aujourd'hui... accompagné d'un nouveau plan de 467 licenciements et de la fermeture du site de Nanterre! Pourquoi préciser 467, d'ailleurs, puisque la direction ne se gênera pas pour aller au-delà si elle trouve des "volontaires"?
À l'établissement de Vélizy (près de Versailles), ce qui a été annoncé d'abord dans le cadre du rééquilibrage Paris-province c'est le départ d'une partie des charges de développement (fabrication des programmes informatiques contenus dans les systèmes de télécommunications). Ceci représente le travail de 120 personnes qui vont devoir se reclasser sur un autre poste à Vélizy. En plus, 40 volontaires iraient en province. Tout le monde est d'accord pour que nos collègues de province aient du travail mais pourquoi déshabiller Pierre pour habiller Paul? Et Paul ne sera pas forcément bien habillé car, en même temps, la direction enlève du travail en province pour l'envoyer en Chine.
Une bonne partie des salariés concernés n'a pas envie de repartir à zéro pour mettre des mois à se former sur des produits nouveaux dont la pérennité est loin d'être assurée. Ils se sont rassemblés à plusieurs reprises dans leur secteur pour rédiger une liste de questions qui ont été soumises à la direction à l'occasion d'une réunion organisée par la hiérarchie pour présenter son projet. Ces salariés ont été très nombreux à rejoindre une assemblée générale de compte rendu du Comité central d'entreprise (CCE) tenue par le secrétaire CFDT du comité d'entreprise. Mais le discours de celui-ci, fait pour entretenir la résignation, a fait suffisamment de mécontents pour que son auteur soit mal reçu quand il a voulu faire une apparition dans le secteur concerné.
Dans le jeu de chaises musicales organisé par la direction, un grand nombre de salariés de l'établissement sont méfiants et la direction n'est peut-être pas à l'abri des surprises.