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- Lutte ouvrière n°1849
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Dans les entreprises
Atofina - Jarrie (près de Grenoble) : Grève du nettoyage
Le ras-le-bol est grand parmi la douzaine de salariés, employés par l'entreprise Onet qui nettoient les locaux de l'usine Atofina à Jarrie, dans la banlieue sud de Grenoble.
Comme toutes les grandes entreprises, Atofina sous-traite le nettoyage à moindre coût à des margoulins qui n'hésitent pas à bafouer les droits du travail au quotidien. Non seulement les salaires sont minables et le travail, dès 5 heures du matin, difficile, mais, chaque mois, c'est l'angoisse à la réception d'une feuille de paye souvent pleine d'erreurs et de manques.
Les embauchés le sont pratiquement tous à temps partiel imposé, puisque les patrons bénéficient de dégrèvements de charges pour ce genre de contrat. Pour les remplacements, les salariés en CDD ne touchent pas la même rémunération que les titulaires du poste et ont beaucoup moins d'heures pour faire le même travail.
Malgré les nombreuses réclamations des travailleurs et de leurs délégués CGT face à ces multiples problèmes, le patron fait la sourde oreille.
Lundi 22 décembre, la totalité des salariés décidèrent donc de débrayer une heure par jour pour obtenir le paiement des retards sur salaires et exiger les mêmes droits pour tous, CDI et CDD. Ils réclamèrent aussi la requalification du contrat de travail d'une de leurs collègues, embauchée pour 14 heures par mois, alors qu'elle effectue plus de 120 heures régulièrement, et cela depuis un an. Chaque fois le patron lui fait signer un avenant à son contrat de travail pour échapper au paiement d'heures supplémentaires à 25%.
Au bout de sept jours de débrayages, le patron décida de payer les retards, d'augmenter les primes de 5%, de payer les remplaçants comme les titulaires et proposa un contrat définitif de 120 heures à la salariée embauchée à 14 heures. Il accepta aussi de payer la totalité des heures de grève, car il lui fut rappelé que la réglementation pourrait l'y contraindre puisque les salariés ont été obligés de cesser le travail pour faire respecter leurs droits.
Le travail reprit pendant deux jours, mais devant la mauvaise volonté de la direction d'Onet qui s'entêta à apporter des chèques incomplets, la grève reprit, cette fois totalement.
Les réactions de sympathie des travailleurs d'Atofina vis-à-vis des grévistes sont nombreuses. Une pétition de solidarité a recueilli plus de 400 signatures. Mardi 6 janvier, cette grève totale durait depuis sept jours et les grévistes avaient rajouté une nouvelle revendication: l'augmentation du coefficient pour tous.