Collège Victor-Hugo - Sarcelles (95) : Une prof licenciée, des élèves sans profs29/01/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/01/une1852.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

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Collège Victor-Hugo - Sarcelles (95) : Une prof licenciée, des élèves sans profs

Au collège Victor-Hugo de Sarcelles (Val-d'Oise), nous avons fait une journée de grève quasi unanime jeudi 22 janvier, pour réclamer l'embauche d'une collègue précaire d'allemand mise à la porte et pour qu'un enseignant soit nommé sur un poste d'anglais laissé vacant depuis deux semaines. Les parents d'élèves nous ont entièrement soutenus dans cette action.

Les emplois précaires se sont développés dans l'Éducation au cours des années. Le statut de vacataire, qui tend à devenir la règle, était prévu à l'origine pour des interventions ponctuelles dans les établissements scolaires. Payé à l'heure (ce qui ne fait pas grand-chose par mois), cet emploi n'ouvre droit à aucune indemnité de chômage et le travail effectué ne peut pas dépasser 200 heures dans l'année. Le ministère de l'Éducation nationale met donc systématiquement fin aux fonctions des vacataires au bout de 200 heures de cours, ce qui est arrivé à notre collègue. Résultat, plusieurs enseignants peuvent se succéder dans une année scolaire en se retrouvant chaque fois à la porte et sans revenus. Difficile dans ces conditions de motiver les profs... et les élèves!

Au rectorat de Versailles, on nous a expliqué qu'il y avait des choix budgétaires et qu'il était hors de question de réembaucher une vacataire. Il faut faire des économies, quitte à laisser quelques classes sans profs par-ci par-là.

Notre interlocuteur nous a quand même sorti de la poche une titulaire remplaçante en allemand (après deux semaines sans cours!).

Quant à l'anglais, la situation serait encore bien pire: le rectorat n'arriverait à trouver aucun professeur qui accepte une situation aussi précaire. Cela nous inquiète d'autant plus qu'une autre enseignante d'anglais va bientôt partir en congé maternité...

Finalement, le soir même, le rectorat contractualisait une vacataire d'anglais en fin de mission: comme quoi, quand on proteste, ce qui était impossible devient réalisable!

Le travail a repris le lendemain, tout en regrettant de ne pas avoir réussi à faire réembaucher notre collègue. On voit ce que valent les discours gouvernementaux sur la "continuité du service public", quand il veut restreindre le droit de grève dans les transports, ainsi que le baratin déployé autour du "Grand débat public sur l'éducation".

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