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Dans les entreprises
Saint-Gobain Cognac (Charente) : Deuxième semaine de grève
Mercredi 19 mai, chacune des cinq équipes successives de la verrerie Saint-Gobain était en grève, revendiquant 150 euros d'augmentation des salaires. Pendant 40 heures, aucune machine n'a fonctionné, aucune production n'est sortie. Cela faisait suite à un précédent mouvement, identique, le mercredi 12 et le jeudi 13 mai.
Ces actions sont organisées par les syndicats CGT des six usines de Saint-Gobain-Emballage (SGE) du pays, qui font grève ensemble. Le mouvement est très suivi par les équipes à la production mais touche aussi le personnel en journée. La participation des jeunes ouvriers est remarquée.
Dans ces usines le "rattrapage" salarial pour 2003 a été de 1% en janvier 2004. Un des slogans des grévistes est: "Les queues de cerises, c'est fini!". L'objectif des responsables syndicaux est d'obtenir l'ouverture d'une discussion sur les salaires avec la direction. Ils se heurtent à une fin de non-recevoir. Seule est prévue une réunion le 25 mai pour discuter de... l'intéressement.
Le mécontentement des travailleurs a été renforcé par la récente publication par Libération de l'augmentation de 25% que s'est octroyée le PDG du groupe, Jean-Louis Beffa, tandis que Le Monde évalue à 1,66 million d'euros par an son seul salaire, sans compter les stock-options et autres jetons de présence.
Une augmentation de 150 euros représente 6,25% en moyenne par salarié. Chaque salarié de Saint-Gobain-Emballage a créé, en 2003, 41000 euros de richesse et la productivité a été multipliée par quatre en vingt ans!
Au piquet de grève devant l'entreprise, l'ambiance était joyeuse et déterminée. Ce n'est qu'un début, sans doute. Saint-Gobain pourrait bien avoir à remballer son blocage des salaires qui a fait exploser les profits de façon indécente.