Suite à la manifestation nationale à Paris du 27 mai, les syndicats d'EDF ont déposé un préavis de grève permanent jusqu'au 14 juillet. Depuis, dans la région lyonnaise, il y a tous les jours une assemblée générale et au moins une heure de grève. Des actions ont lieu contre les directions ou à la rencontre des usagers.

Parallèlement à la lutte pour la défense du statut d'EDF, le lundi 7 juin, plusieurs équipes ont rendu leurs habilitations électriques pour protester contre le fait que les indemnités d'astreinte de dépannage n'étaient pas payées intégralement. La direction a cédé au bout de deux jours, pendant lesquels les agents n'ont pas pu travailler, puisqu'ils n'étaient pas habilités à se rendre sur les ouvrages électriques.

Le mercredi 9, les grévistes ont envahi, à une petite centaine, une réunion qui se tenait à Lyon en présence du directeur de la région sud-est. Comme celui-ci n'a pas pris position contre le projet de Sarkozy, les manifestants en ont déduit qu'il était pour la concurrence... et ont coupé l'électricité à son domicile personnel: qu'il se trouve un autre fournisseur! Ensuite, ils ont occupé un poste d'alimentation de Lyon et coupé l'alimentation des tours EDF de la Part-Dieu, où se trouvent les directions et les bureaux.

Suite à ces actions, c'est la direction qui ne veut plus que les agents se rendent dans les postes électriques: elle a peur des coupures! Elle fait même gardienner tous les postes importants de la région.

Mais lundi 14 juin, à la veille du dépôt de la loi, cela n'a pas empêché des grévistes de toutes les unités EDF et GDF de la région de se retrouver à environ 600 devant la centrale nucléaire de Saint-Alban et de couper les deux lignes qui acheminent l'énergie de la centrale au poste électrique. Ensuite ce fut au tour des quatre groupes hydrauliques du barrage des Sablons sur le Rhône de connaître le même sort. C'est un barrage de la CNR (Compagnie nationale du Rhône), devenue concurrente de l'EDF, sous le contrôle du groupe Suez, mais dont la maintenance est toujours assurée par les agents EDF.

Localement, des coupures ont aussi été effectuées à des entreprises de l'Ain: Toray, les cimenteries Vicat, des entreprises de la zone industrielle de la plaine de l'Ain... Le 15 juin, il y a eu huit heures de grève, et la manifestation de défense de la Sécurité sociale, à Lyon, s'est terminée devant les tours EDF de la Part-Dieu, où l'attendaient des grévistes de l'EDF.

Lundi 21, à l'occasion de la venue de Sarkozy à Grenoble, plus de mille grévistes de l'EDF de toute la région y sont allés pour manifester, rejoints par des salariés d'autres entreprises de Grenoble, notamment de STMicroelectronics, la Santé, Atofina... Les CRS étaient nombreux aussi et il n'a pas été possible d'approcher Sarkozy. Beaucoup étaient déçus de s'être contentés de défiler dans les rues et qu'il n'y ait pas eu d'action sur le réseau électrique: ils regrettaient que les syndicats n'aient pas profité d'une telle mobilisation pour organiser une action plus spectaculaire.

En effet, malgré les assemblées générales, on ne fait pas vraiment appel à l'initiative des grévistes et les actions sont surtout décidées en petit comité. Mais, quand ils sont sollicités pour agir, les grévistes répondent présent, et en nombre, car le projet de Sarkozy, ça ne passe pas.