En décembre 1984, à Bhopal dans le centre de l'Inde, suite à un accident, plusieurs tonnes de gaz toxique s'échappaient d'une usine de fabrication de pesticides appartenant à Union Carbide, une importante société américaine de production chimique.

Ce fut une des plus grandes catastrophes industrielles de ce type dans le monde: 14000 personnes périrent, pas moins de 500000 demeurèrent affectées par ce gaz toxique et 150000 continuent de souffrir de maux divers provoqués par la contamination de l'eau tout autour du site de l'ancienne usine.

En 1989, cinq ans après les faits, en conclusion d'un accord à l'amiable, Union Carbide acceptait de verser en guise de dédommagement 470 millions de dollars au gouvernement indien.

Le 19 juillet dernier, la Cour suprême de l'Inde a ordonné à la Banque centrale de ce pays, où ces fonds étaient gelés, le versement de 15,03 milliards de roupies (une roupie équivaut à 1,3 centime d'euro) aux victimes survivantes plaignantes ou à leur famille. De plus, Dow Chemical l'entreprise chimique américaine qui a racheté Union Carbide, pourrait être condamnée par la justice américaine, suite à une plainte appuyée depuis le mois dernier par le gouvernement indien, à procéder à ses frais à l'élimination de 5000 tonnes de déchets toxiques répertoriés par plusieurs expertises autour du site de l'ancienne usine.

Les grandes entreprises capitalistes peuvent ruiner des régions entières, détruire des milliers de vies humaines dans leur course folle au profit. Les gouvernants montrent bien peu d'empressement pour imposer quelques dédommagements insuffisants aux victimes. Pas plus qu'ils n'agissent pour réparer les dégâts dont ils sont responsables.