Borloo et le logement social : Bonimenteur23/09/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/09/une1886.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Borloo et le logement social : Bonimenteur

À l'occasion du congrès des HLM, Jean-Louis Borloo, le ministre de la Cohésion sociale, a pour la enième fois ressorti son plan extraordinaire de construction de 500000 logements sociaux pour les cinq ans à venir. Ses discours doivent en impressionner certains, car le journal Le Figaro écrit: "Le gouvernement ayant enfin réussi à force de lois et de subventions à convaincre les acteurs du logement social de son intérêt pour ce secteur."

Mais qui a-t-il convaincu? Toutes les associations s'occupant de logement ne cessent de dénoncer la politique de Borloo, mêlant poudre aux yeux médiatique, promesses non tenues et mesures aggravant la situation. Car comment croire le gouvernement, quand le maigre budget consacré au logement ne cesse de baisser, quand il coupe radicalement dans les allocations logement, quand il privatise le parc de logements sociaux qui lui appartenait?

Sans parler des déconventionnements que le gouvernement accepte et qui permettent de faire passer de nombreux logements du social au marché libre, avec le relèvement des loyers que cela implique.

Dans les faits, la situation est catastrophique: on estime à plus de 3 millions le nombre de mal-logés. Et la situation du logement, loin de s'améliorer ces dernières années, ne cesse d'empirer, car le parc locatif social ne s'accroît pour ainsi dire pas: +0,8% en 2002, + 0,9% en 2003. De plus, les constructions nouvelles de HLM sont loin de compenser les démolitions et la transformation de logements sociaux en logements hors de portée des milieux populaires. Sans compter la population qui s'accroît chaque année. La situation est telle que les listes de demandeurs d'HLM s'allongent de manière démesurée et que le délai d'attente, dans certaines villes, ne se chiffre plus en mois, mais en années.

La situation imposerait que des mesures radicales soient décidées, pour obliger par exemple les promoteurs à consacrer une part importante de leurs constructions au logement social. Il faudrait réquisitionner les logements vides, refuser les augmentations insupportables imposées par les gros bailleurs privés. Il faudrait fortement imposer les capitalistes privés, les banques, les assurances, qui font des bénéfices sur les locataires, et consacrer cet argent au logement vraiment social: c'est-à-dire convenable, accessible, et en nombre suffisant. Mais, au-delà des mots, Borloo et le gouvernement n'en ont pas la moindre intention.

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