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Dans les entreprises
SNCF : Non à la privat... i-TGV!
Nouvelle innovation de la SNCF: l'i-TGV, présenté comme le nec plus ultra de l'arme qui mettra à bas l'avion sur l'axe Paris-Marseille-Toulon, rien que ça!
Pour cela, la SNCF a créé une filiale, l'i-TGV, autour de trois cadres SNCF et de trois cadres du secteur privé. Cette filiale emploiera du personnel d'une autre filiale à 100% de la SNCF, EFFIA, personnel qu'on peut voir dans les grandes gares, habillé de rouge, et qui a la particularité d'être sous-payé et considéré comme corvéable à merci.
À la télévision et ailleurs, le duo Louis Gallois, président de la SNCF, et Guillaume Pépy, son directeur-général, a vanté abondamment les mérites d'i-TGV: achat de billets par Internet (et uniquement par Internet); petits prix; rames TGV à deux étages réservées; prise en charge des voyageurs dans un «confort zen», massage et yoga au premier niveau et ambiance animée avec jeux à l'étage. Mais pour la direction, la difficulté reste de convaincre les cheminots qu'i-TGV, c'est tout bon, car beaucoup craignent des suppressions d'emplois aux guichets et une privatisation à peine voilée de toute une partie de cette activité du chemin de fer.
Le 26 octobre, la direction a donc organisé un «forum» à Paris-Gare-de-Lyon, avec projection de vidéos et en présence de cadres, destiné à «informer», surtout à convaincre les cheminots qui travaillent sur la ligne Paris-Marseille-Toulon qu'i-TGV, c'était l'avenir pour eux. Il fallait voir la tête des cadres et dirigeants s'apercevant qu'ils avaient surtout convaincu du contraire, ainsi que la satisfaction des militants CGT venus distribuer des tracts dénonçant les menaces sur les conditions de travail et l'emploi qu'impliquait cette nouvelle trouvaille de la direction. Eux n'ont pas eu de mal à convaincre les cheminots présents!
La direction renouvelle son opération séduction les 3 et 17 novembre prochains, lors d'essais au cours desquels elle invite les cheminots à un aller-retour en i-TGV. Gageons qu'elle n'aura pas plus de succès.