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Dans les entreprises
Transpac - Rennes : La mobilisation fait reculer la direction
Transpac est une filiale de France Télécom comprenant 3200 salariés répartis dans toute la France, dont 550 à Rennes, ingénieurs, techniciens et assistantes de saisie, contractuels ou fonctionnaires. Il y a un mois, les salariés de tous les centres s'étaient mis en grève pour exprimer leur ras-le-bol devant la dégradation de leurs conditions de travail.
Cette grève de cinq jours reflétait également leur crainte face aux conditions d'intégration de Transpac dans France Télécom. En effet, la direction souhaitait en profiter pour niveler par le bas des accords collectifs plus favorables à Transpac qu'à France Télécom.
Les conditions d'intégration proposées par la direction étaient tellement floues que tous les syndicats ont appelé à la grève à partir du vendredi 12 novembre. Dès le lundi 15 novembre, la mobilisation s'est amplifiée sur les principaux centres de Paris, Toulouse, Lyon, Marseille, avec 60% à 95% de grévistes qui ont reconduit la grève au lendemain. À Rennes, devant l'entêtement de la direction, les grévistes ont alors décidé de bloquer les accès de l'entreprise dès le mercredi matin, et de terminer l'après-midi par un rassemblement devant la direction régionale du groupe.
Dès 6 heures le mercredi, avec thermos de café et vêtements chauds, trente personnes se sont retrouvées à chacune des deux entrées, bloquant les non-grévistes et les invitant à les rejoindre tout en expliquant aux collègues de Equant (autre filiale présente dans l'établissement) les raisons du mouvement. Plus de 200 personnes se sont rapidement jointes aux piquets de grève. Dans le même temps, une centaine de grévistes des centres de Paris avaient envahi les bureaux de la direction dans la tour Montparnasse et des actions similaires avaient lieu dans plusieurs centres.
Tous ont massivement reconduit la grève au lendemain, et c'est finalement jeudi après-midi, le 18 novembre, que la direction de France Télécom a annoncé qu'elle retirait son projet de fusion.
Aujourd'hui les salariés de Transpac se félicitent de s'être opposés sans concession aux reculs que voulaient leur imposer leur direction et celle de France Télécom. L'inquiétude sur l'avenir n'a pas disparu, mais ils sortent du mouvement mieux armés pour s'opposer aux prochaines attaques de leurs patrons. Comme disait une salariée vendredi: "On s'en souviendra, et la direction aussi!"