Si la SNCF a déclaré renouer cette année avec les bénéfices, il ne s'agit pas pour elle de procéder à une péréquation entre les différentes branches de son activité, mais de faire en sorte que chacune d'entre elles soit bénéficiaire. Le fret est dans la ligne de mire, puisqu'il est très largement déficitaire et qu'il s'agit, pour la direction SNCF, de réduire le plus possible les pertes "en se repliant sur les liaisons rentables", comme disent les responsables, avec une réduction du nombre des conducteurs, des acheminements sélectionnés et des tarifs plus élevés sur des circuits incontournables aux trafics importants. Pour le reste, la route fera l'affaire. Et tant pis pour les risques que comporte cette politique de rentabilité et d'économies. Le transport SNCF des marchandises, comme celui des voyageurs, doit être rentable, c'est-à-dire source de profits, sinon il n'est bon qu'à être supprimé.

Ainsi, la direction vient d'annoncer la fermeture de 140 gares fret supplémentaires, notamment celles liées au transport du bois. Comme le transport de fret n'est pas qualifié de "mission de service public", l'État et la SNCF envoient le fret sur les routes et poussent des centaines de cheminots à changer de poste. En somme, c'est leur mission... au service du profit!