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Leur société
Flambée de profits... et de suppressions d’emplois !
Total, Arcelor, Schneider Electric et bien d'autres grandes entreprises viennent d'annoncer des profits records, qui seront en majeure partie distribués aux actionnaires. Et cela n'empêche pas les mêmes entreprises de prévoir aussi des milliers de suppressions d'emplois.
Les profits s'étalent au grand jour, ou du moins ce que les dirigeants des grands groupes veulent bien en révéler pour se faire bien voir de leurs actionnaires. Les dividendes versés à ceux des 40 sociétés qui font référence à la Bourse (le CAC 40), déjà en hausse de 13% l'année dernière, devraient s'accroître encore cette année.
Ainsi, Total affiche un bénéfice de 9 milliards d'euros. Pendant ce temps, les travailleurs de sa filiale Arkema, dans la chimie, s'opposent à des menaces de licenciements sur dix usines, dont celle de Saint-Auban, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Celle-ci emploie 725 salariés, auxquels il faut ajouter 3000 emplois indirects, ce qui représente 80% des effectifs industriels et 10% des salariés du département. Mais la ruine d'une région ne compte pas pour Total, face à l'objectif de faire monter, par des suppressions d'emplois, le cours des actions Arkema, dont il est prévu qu'un paquet sera vendu en Bourse l'année prochaine.
Dans le secteur du médicament, le groupe Aventis, où il y a eu de nombreuses suppressions d'emplois, a été racheté l'an dernier par Sanofi-Synthélabo, dont les actionnaires principaux sont Total et L'Oréal, un autre groupe qui, avec 3,6 milliards d'euros de bénéfices nets, figure aussi en haut du tableau des profits.
La flambée des profits et des licenciements touche également d'autres secteurs. Le groupe d'appareillage électrique Schneider Electric vient d'annoncer un bénéfice en augmentation de 30% et prépare pas moins de trois plans de suppressions d'emplois qui concernent au total 1010 salariés. Dans la sidérurgie, Arcelor qui déclare un profit de 2,3 milliards d'euros, neuf fois supérieur à celui de l'an dernier, continue à vouloir supprimer des milliers d'emplois en France et en Europe.
Pour se protéger d'une telle rapacité patronale, imposer l'interdiction des licenciements collectifs dans les entreprises qui font des bénéfices est indispensable.