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- Lutte ouvrière n°1912
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Dans les entreprises
Arkéma – Saint-Auban (Alpes-de-Haute-Provence) : La colère contre les suppressions d’emplois
Il y a quelques semaines Arkéma, filiale à 100% de Total, a annoncé un plan de restructuration qui implique 548 suppressions d'emplois, dont 380 dans la seule usine de Saint-Auban, dans les Alpes-de-Haute-Provence.
Mardi 5 mars, avait lieu le Comité central d'entreprise (CCE) au cours duquel la direction d'Arkéma comptait faire entériner son plan. Plus de 800 travailleurs des différents sites Arkéma, mais aussi de la branche Chimie de Total, sont venus crier leur colère à cette occasion. La délégation de Saint-Auban était la plus nombreuse, près de 500. Aux travailleurs du site s'étaient joints une soixantaine de maires des communes environnantes, des «femmes en colère», des représentants des commerçants de Saint-Auban. En effet ce plan va ruiner une région entière: outre les emplois supprimés à l'usine de Saint-Auban, ce sont des milliers d'autres emplois qui sont indirectement menacés.
On a même pu entendre Jean-Louis Bianco, président socialiste du Conseil général, dénoncer avec vigueur le plan de Total-Arkéma. On ne se souvient pas d'une telle audace pour dénoncer les licenciements, quand il était au gouvernement!
Les manifestants s'étaient donné rendez-vous à la tour Total de La Défense, à Paris. Là, un concert de feux d'artifice grimpant jusqu'aux bureaux de la direction, au dernier étage, a témoigné de la colère des travailleurs.
Les manifestants s'étant ensuite rendus quelques centaines de mètres plus loin, au siège d'Arkéma, le président du groupe, Le Hénaff, a préféré envoyer d'abord un sous-fifre pour discuter. C'est seulement en fin de journée qu'il a consenti à recevoir une forte délégation, sous la pression de la mobilisation et de la colère des travailleurs. La direction a finalement décidé de repousser le CCE, sur la promesse d'offrir une meilleure solution.
Nous sommes tous rentrés de cette journée «gonflés à bloc». Les travailleurs postés de Saint-Auban, pour leur part, n'ont pas repris le travail le lendemain. Ils ont voté la grève jusqu'au mercredi 23 mars et certains envisagent de la poursuivre jusqu'au 7 avril, date du prochain CCE. En attendant, la production à Saint-Auban est bloquée.