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Lycées de Seine-Saint-Denis : Les lycéens poursuivent les actions
Pour préparer la manifestation du 15 mars à Paris, des groupes de lycéens de Seine-Saint-Denis avaient organisé des blocages de lycées: chaînes aux portes et piquets de grève au lycée Jean-Zay à Aulnay-sous-Bois, barrage filtrant au lycée Jean-Jaurès à Montreuil. Malgré une diminution du nombre des manifestants, des groupes de lycéens dans de nombreux établissements du département dénonçaient le battage médiatique sur "l'essoufflement du mouvement" et, face à la surdité de Fillon et de son gouvernement, décidaient de maintenir la pression.
Au lycée Jean-Jaurès de Montreuil, une cinquantaine de lycéens ont occupé les locaux pendant plusieurs nuits.
Au lycée Nobel, à Clichy-sous-Bois, un groupe, ayant établi des contacts avec les lycées du secteur, a organisé le 22 mars une manifestation locale d'environ 400 lycéens venus également de Chelles, du Raincy, de Gagny et de Livry-Gargan. Une assemblée générale a réuni ensuite près de 300 jeunes. Les discussions fort animées dénonçaient les inégalités sociales à l'école, le mépris permanent contre les lycéens dits "de banlieue", la mise en place des bourses au mérite... Tout cela se résumait dans le slogan des lycéens de Nobel: "Avec Fillon, l'avenir c'est travailler à 14 ans pour deux dinars de l'heure!" Refusant de voir d'autres qu'eux décider de la fin de leur mouvement, les lycéens présents ont envisagé de nouvelles actions, dont une manifestation à Saint-Denis début avril, et affirmèrent leur intention de s'organiser en coordination sur tout le département.
Au lycée Jean-Zay, à Aulnay, une quarantaine d'élèves ont formé un comité lycéen. Après le blocage et la réussite de la manifestation du 15 mars, ils sont passés dans les classes en distribuant un tract contre la loi Fillon, dans lequel ils refusent l'éducation et l'orientation des élèves faites en fonction des besoins de l'économie; ils s'insurgent contre l'idée du socle commun des connaissances, avec pour conséquence l'éducation a minima d'un côté et l'élitisme de l'autre. Après avoir participé le 24 mars à un sit-in à Paris, le jour du vote de la loi Fillon au Parlement, ils ont organisé le blocage complet du lycée le 26 mars en enchaînant les portes dès 6 heures du matin. Et au cours de leur assemblée générale, à plus d'une centaine, ils ont voté la poursuite du blocage pour la semaine suivante. Un groupe a même décidé d'occuper les locaux la nuit.
Les élèves de terminale se proposent, pour compenser les pertes de cours, d'assurer un soutien aux camarades de première et de seconde et demandent aux professeurs qui soutiennent le mouvement d'en faire autant. Une visite a été organisée au lycée voisin pour tenter de l'entraîner dans la mobilisation. L'annonce en cours de matinée que d'autres lycées étaient bloqués par les lycéens, comme Delacroix à Drancy ou Eiffel à Gagny, a fait monter le moral d'un cran.
Les lycéens tiennent à poursuivre leur mouvement et à montrer que malgré le vote de la loi au Parlement, ils sont toujours mobilisés et que le gouvernement risque d'avoir encore du fil à retordre avec leurs mobilisations.