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Côte-d'Ivoire : Nouveaux massacres et passivité des "forces de paix"
Depuis le 1er juin, massacres et représailles ont fait au moins soixante morts autour de la ville de Duékoué, située à environ 400km au nord-ouest d'Abidjan, dans la "boucle du cacao". Les victimes sont essentiellement des villageois, dont bon nombre de femmes et d'enfants, massacrés à coups de fusils, de machettes ou brûlés vifs dans leur case.
Ces tueries seraient liées à des tensions ethniques entre des villageois Dioulas originaires du nord du pays -et pour cela accusés d'être proches des rebelles au gouvernement- et les membres d'une tribu locale, les Guérés, passant pour être favorable au président ivoirien Laurent Gbagbo.
Il s'en est suivi un exode massif des habitants de la région. Près de 10000 personnes auraient ainsi cherché refuge auprès de la mission catholique de Duékoué, qui s'est déclarée incapable de faire face.
Les populations civiles n'ont effectivement aucune confiance dans les forces armées gouvernementales, pourtant présentes en nombre dans cette zone. Car même si ce ne sont pas elles qui ont armé une partie des assassins, elles ne les ont aucunement dissuadés d'agir. De nombreux habitants ont aussi critiqué la passivité des casques bleus, également très présents dans cette région où se concentre la production de cacao, l'une des principales ressources de la Côte-d'Ivoire.
Cette situation vient malheureusement confirmer ce que l'on savait déjà: la prétendue "force de paix" de l'ONU, qui compte 10000 hommes, dont plus de 4000 soldats français, est bien davantage destinée à assurer la protection des grandes cultures industrielles et des intérêts des entreprises occidentales encore présentes en Côte-d'Ivoire qu'à assurer, comme elle le prétend, la protection des populations civiles ivoiriennes.