Parti Socialiste : Vingt ans de réflexion01/09/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/09/une1935.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Parti Socialiste : Vingt ans de réflexion

Plusieurs ténors du PS avaient déjà annoncé leur intention d'être candidat en 2007. Maintenant il faut bien qu'ils commencent à dire en quoi ils se distinguent les uns des autres.

Jack Lang compte sur sa «bonne image», il distribue donc des cartes postales dédicacées et des sourires.

Strauss-Kahn veut être réaliste (au sens du PS et du patronat), il propose donc d'augmenter la TVA, mesure qui frapperait en premier lieu les consommateurs les plus modestes et ferait encore régresser le niveau de vie des classes populaires. Il se pose ainsi en continuateur ouvert et sans complexe de la politique antiouvrière des gouvernements socialistes précédents.

Laurent Fabius, en revanche, voudrait incarner une politique «ancrée à gauche», il l'a confirmé à France Inter mardi 30 août. Il nous dit avoir réfléchi à la politique menée par la gauche au pouvoir. Il n'y a pas réfléchi en 1984, lorsque, Premier ministre, il a commencé à personnifier l'aile la plus ouvertement propatronale du PS. Il n'y a pas non plus réfléchi lorsqu'il était ministre de Jospin et qu'il baissait les impôts des riches (par exemple en faisant passer de 40 à 26% le taux d'imposition des stock-options, ces cadeaux que la bourgeoisie fait à ses hauts cadres). Il n'y a même pas réfléchi lorsque la gauche, après avoir gouverné contre les travailleurs, a perdu le pouvoir en perdant quatre millions d'électeurs en avril 2002.

Mais, la concurrence pour la place de candidat aidant, l'illumination a fini par survenir et Fabius a maintenant compris: la gauche a négligé le pouvoir d'achat, le logement, la vie quotidienne de la population et c'est pour cela qu'une partie de l'électorat populaire s'est détournée d'elle. Cette révélation a été immédiatement suivie d'une autre, tout aussi frappante: c'est lui, Fabius, l'élu qui doit porter cette bonne nouvelle et tous doivent se ranger sous sa bannière. Ainsi, en 2007, il serait en mesure de proposer non pas une simple alternance, ce que font, d'après lui, les autres leaders du PS, mais une véritable «alternative» et ne recommencerait pas les funestes erreurs du passé...

Si Fabius racontait ça à un cheval de bois, il récolterait une ruade. Mais à un congrès du PS, s'il arrive à persuader les caciques socialistes que c'est en disant cela qu'ils redeviendront ministres et qu'ils resteront maires ou députés, sait-on jamais...

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