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Connex - Transports de Nancy : La grève pour les salaires continue
Depuis mardi 18 octobre, les travailleurs de la Connex qui assure les tranports urbains de Nancy, en sont à leur troisième semaine de grève. La direction refuse toujours de discuter réellement des revendications des grévistes, sans plus d'égard pour les usagers des bus et du tram.
À la demande de la CGT d'une augmentation des salaires de 8% qui correspondait à la simple application de l'accord national dans les transports en commun, la direction a répondu qu'elle voulait bien discuter des salaires... de 2006! Le directeur a même déclaré dans la presse que le salaire moyen était de 1800 euros. Les grévistes ont rétorqué: "Qu'il nous les donne et on reprend tout de suite!"
La réalité, c'est que les salaires des chauffeurs commencent à moins de 1200 euros net par mois et que la plupart gagnent entre 1300 et 1500 euros selon les horaires qu'ils font et les primes qu'ils touchent, notamment la prime de repas décalé et la prime de nuit. La direction s'applique à organiser les horaires des trajets de façon à payer le moins possible de primes, si bien que certains chauffeurs gagnent nettement moins aujourd'hui qu'il y a quelques années. Et dans les services techniques de la Connex, des employés sont même en dessous du smic et touchent une prime de rattrapage jusqu'à ce que leur ancienneté leur permette de l'atteindre...
Vendredi 14 la direction a cru pouvoir faire reprendre le travail aux grévistes avec une prime de présentéisme de 30 euros et elle a immédiatement annoncé aux usagers que les bus circuleraient le week-end. Mais c'est la poursuite du mouvement qui a été votée à la quasi-unanimité!
Pour la Connex, filiale de Véolia (groupe Vivendi), tous les moyens sont bons pour drainer les profits vers les actionnaires. En juillet dernier, avec deux autres sociétés de transport en commun, Kéolis et Transdev, elle a été sanctionnée d'une amende de cinq millions d'euros par le Conseil de la concurrence pour entente illicite sur les appels d'offres des transports interurbains et des transports scolaires en Lorraine entre 1994 et 1999: cette entente lui permettait d'imposer ses conditions aux collectivités locales, aux dépens des contribuables et des usagers. Avec tous les profits qu'elle a faits -légalement ou illégalement- la Connex a largement les moyens de payer les augmentations demandées par les grévistes!