Même si le "Crédit Lyonnais" (CL) a été rebaptisé à grands frais "Le Crédit Lyonnais" (LCL), rien ne change dans le rituel qui se met en place chaque année à l'automne pour les réunions de la "négociation annuelle d'entreprise". La direction commence par présenter ses statistiques sur l'évolution des salaires et de l'emploi. Ce sont des pages et des pages de chiffres pour discutailler et dire et redire qu'elle fait déjà le maximum pour le personnel.

De leur côté, les syndicats contestent ces chiffres et démontrent que le pouvoir d'achat n'est pas maintenu pour tous les salariés et même que, depuis deux ans, la moyenne des salaires est devenue inférieure à celle des autres banques, BNP et Société Générale en particulier.

Cela ne perturbe pas la direction. Deux réunions ont déjà eu lieu et la direction a reporté la troisième, qui devait avoir lieu le 8 novembre. Il se dit qu'elle essaye d'obtenir la signature d'un ou deux syndicats sur les mesurettes qu'elle prépare.

Au premier semestre 2005, les bénéfices de LCL représentaient 10000 euros par salarié. Ce n'est donc pas l'argent qui manque, mais il est clair que le seul chiffre qui pourrait faire réagir la direction, serait celui du nombre d'employés en grève pour obtenir une augmentation conséquente des salaires.