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Le réseau de bus de nuit du mieux... à l’économie
Depuis le 21 septembre, un nouveau réseau de bus de nuit a été mis en place en région parisienne par la RATP, avec 86 bus du lundi au vendredi et 149 les week-ends. Pour cela, 202 postes ont été créés, dont 122 de conducteurs, auxquels s'ajoutent 14 agents de sécurité et 41 agents de contrôle. Les fréquences de passage ont été améliorées, avec un bus toutes les quinze ou soixante minutes, selon les lignes. Pour les conducteurs, les temps de parcours ont été également améliorés afin d'éviter trop de retards. Alors que le précédent réseau Noctambus, créé en 1997, était saturé et que tous les départs étaient concentrés à Châtelet, la situation est donc actuellement meilleure avec des départs plus nombreux, effectués également depuis les gares SNCF.
Seulement, comme la RATP a quand même voulu faire cela à l'économie et que les nouvelles embauches se révèlent tout à fait insuffisantes, compte tenu du service beaucoup plus important durant les nuits de week-end, les conducteurs travaillent beaucoup plus qu'auparavant. Par exemple, certains du dépôt de Montrouge n'ont plus aucun repos, ni samedi ni dimanche. Au dépôt d'Ivry, il y a un petit peu de repos les week-ends mais, en contrepartie, les conducteurs doivent rouler en semaine sur d'autres lignes, avec des horaires dits de soirée, soit de 18 heures à 1 heure du matin. Ces nouvelles dispositions entraînent aussi un surcroît de travail dans les ateliers de maintenance puisque aucun nouveau bus n'a été mis en circulation et que certains tournent le jour comme la nuit. Résultat: de nombreuses pannes, qui ne sont pas toujours réparées immédiatement.
Le Conseil régional d'Ile-de-France a fait beaucoup de publicité sur son financement du réseau noctilien et la RATP s'efforce de couvrir en priorité les services de ce réseau, quitte à supprimer des bus en journée, à cause du manque de personnel. Du coup, Région, Mairie de Paris et RATP favorisent les déplacements pour les spectacles et les loisirs, au détriment de la population laborieuse. À Nanterre par exemple, le parcours du Noctilien n'est plus le même que celui de l'ancien Noctambus. Les dessertes de certaines cités ont été abandonnées au profit de celles des centres-ville bourgeois de Suresnes et de Rueil. Pour des travailleurs de nuit, le temps de trajet a ainsi été nettement augmenté. La gare de Rueil a elle aussi été délaissée.
À la RATP, quand la direction veut améliorer un service, elle en dégrade un autre.