Après celle de Lille, l'académie de Nancy-Metz est la plus touchée en nombre de postes d'enseignants supprimés. À la rentrée 2006, le ministère a annoncé 370 postes en moins en Lorraine, dont 97 dans le primaire et 273 dans le secondaire.

Lors de l'annonce officielle, le 12 janvier, les syndicats d'enseignants ont claqué la porte du rectorat. Il faut dire que, en trois ans, 1 500 postes d'enseignants ont été liquidés en Lorraine. Invité sur France 3 le soir, le recteur l'a justifié par la baisse du nombre d'élèves dans les établissements scolaires. Il a bredouillé des explications du genre "L'essentiel n'est pas d'avoir moins de postes ou plus de postes, c'est de savoir ce que l'on fait avec ces postes." Pour finir par avouer "On a des moyens en moins mais cela n'empêche pas de faire plus et de faire mieux." Elle est belle l'arithmétique du recteur! Moins égale plus... même un élève de cours élémentaire pourrait lui démontrer le contraire.

Au lieu de diminuer le nombre d'élèves par classe, le ministère utilise la baisse du nombre d'élèves pour supprimer massivement des postes d'enseignants. Ainsi, dans le primaire, 97 postes d'instituteurs sont supprimés pour une prévision de 598 élèves en moins, soit un poste pour... six élèves, bien loin de la réalité des écoles primaires! La répartition par département est éclairante: en Meuse, bien que le ministère prévoie 32 élèves en plus en septembre 2006, cela ne l'empêche pas de supprimer quand même six postes -décidément les arguments de l'administration sont à géométrie variable. En Meurthe-et-Moselle, seulement sept élèves de moins sont prévus, mais seize postes passent à la trappe.

La situation est identique dans le secondaire où, dans les collèges de Moselle par exemple, 1 535 élèves de moins servent de prétexte à supprimer 108 postes, soit un poste pour 15 élèves. C'est une carte scolaire que dessine le ministère ou un no man's land éducatif?