Michel Habig, maire d'Ensisheim en Alsace, n'a pas hésité à mettre le feu à quatorze caravanes installées dans sa commune par des Roumains. Il est maintenant poursuivi pour cela par la justice.

Début octobre, cette installation avait mis le maire en émoi: selon lui, ces " étrangers, dont certains en situation irrégulière", n'étaient pas des gens du voyage et venaient squatter un terrain municipal auquel ils n'avaient pas droit. Il a fait appel au préfet qui a fait intervenir la police le 11 janvier. Le camp était désert, il ne restait que "des carcasses et autres épaves, un dépotoir d'une saleté repoussante" selon le maire qui a trouvé plus rapide et moins cher de tout faire brûler!

Bref, au nom de la salubrité publique et du respect des deniers de ses administrés, il a pris le moyen le plus radical pour se débarrasser de ceux qu'il jugeait indésirables, en détruisant les rares biens qu'ils possédaient. Un des occupants a porté plainte pour la disparition de son permis de conduire dans l'incendie et le procureur a ouvert une enquête pour "destruction de biens appartenant à autrui".

Le site d'Ensisheim, à la rubrique culture, s'ouvre sur un petit mot du maire: "Fidèles à notre éthique altruiste, nous vous proposons quelques voyages au coeur de notre histoire comme de notre vie présente pour vous porter à la rencontre du monde et de l'Autre".

À la rubrique "actualités", l'altruisme municipal en action est édifiant. Sarkozy recommande l'utilisation du kärcher ; le maire d'Ensisheim, lui, en est au lance-flammes.