Contrat nouvelle embauche : Peu d’emplois, beaucoup de mensonges08/02/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/02/une1958.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Contrat nouvelle embauche : Peu d’emplois, beaucoup de mensonges

Depuis la mise en place du CNE (contrat nouvelle embauche), les commentaires officiels expliquent sur tous les tons que ce serait là un contrat très favorable aux salariés et aux chômeurs et que, plus le gouvernement démolit la législation du travail, plus il permettrait aux patrons d'embaucher.

Le gouvernement nous abreuve de discours sur les vertus du CNE mais un sondage, certes limité et aux résultats approximatifs comme ceux de tant de sondages, publié par le magazine Usine nouvelle dans son numéro du 12 janvier, donne quelques indications sur la situation réelle. Les enquêteurs s'interrogeaient pour savoir si les employeurs qui avaient réalisé des embauches dans le cadre des CNE l'auraient fait de toute façon. Autrement dit: est-ce que le CNE est créateur d'emplois?

Ce sondage a concerné 300 dirigeants d'entreprises ayant embauché en tout 354 personnes en CNE, échantillon limité, mais il montre que les trois quarts des employeurs interrogés reconnaissent qu'ils auraient de toute façon embauché les salariés recrutés et que même 40% d'entre eux admettent qu'ils l'auraient fait en contrats à durée indéterminée. Autrement dit, le CNE leur a fourni la possibilité d'embaucher avec un contrat beaucoup moins favorable aux salariés et nettement plus favorable aux employeurs. Car c'est cela la réalité du CNE.

Le gouvernement manque de chiffres -et pour cause! - pour convaincre que ce type de contrat a généré des emplois. En revanche, les chiffres ne manquent pas sur les travailleurs perdant leur emploi, chaque semaine apportant son lot de licenciements collectifs: Seb, Arcelor, Philips, pour ne citer qu'eux. Si une chose est sûre, c'est que le CNE facilitera encore un peu plus les licenciements, puisque les salariés embauchés avec un tel contrat vivront avec l'épée de Damoclès du licenciement suspendue au-dessus de leurs têtes pendant deux ans.

Pour les patrons, qui de surcroît sont exonérés de charges sociales sur les emplois assortis d'un CNE, c'est une bonne affaire, tandis qu'au passage Villepin et le gouvernement peuvent se vanter d'améliorer les statistiques du chômage.

Tous ces gens-là mériteraient vraiment que les salariés les licencient pour une durée indéterminée!

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