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Leur société
Les étudiants contre le CPE
Parti de Rennes il y a un mois, le mouvement des étudiants contre le CPE a gagné de l'ampleur à la faveur de la reprise des cours dans l'ensemble des académies, touchant notamment plusieurs universités comme Bordeaux, Toulouse, Aix-en-Provence, Poitiers, Tours, La Rochelle, etc., et Nanterre, Tolbiac, Jussieu, Censier, Villetaneuse en région parisienne. Le mouvement peut bien sûr encore progresser: de nombreuses universités sont encore peu mobilisées, sans compter les lycées.
Mais quinze à vingt universités sont "en grève". Plusieurs centaines, voire plusieurs milliers d'étudiants s'y rassemblent quotidiennement en assemblées générales. Ces assemblées comptent notamment de nombreux étudiants de milieux populaires, qui ont des petits boulots, sont bien au fait de ce qui se passe dans les entreprises, et sont conscients du cadeau que le CPE représente pour les patrons. Les étudiants bloquent parfois l'accès aux bâtiments, et multiplient les actions envers les lycéens ou la population.
Regonflés par le succès des manifestations du 7 mars, les étudiants devaient discuter en assemblées générales, mercredi 8 mars, de la suite, et bien sûr de continuer et d'élargir le mouvement.
Ainsi, les étudiants de la faculté de Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, sont mobilisés depuis le 16 février. Des assemblées générales sont organisées quotidiennement et regroupent, en fonction des jours et du nombre d'étudiants présents sur le campus, de 200 à 700 personnes. Des enseignants et des personnels administratifs et techniques leur ont apporté leur soutien.
Mardi 7 mars, pour la grande manifestation, c'est en tout un cortège de quelque 1200 personnes qui est parti pour Paris! Et après le succès de la manifestation, le moral était bon. De nombreux étudiants n'ont qu'une envie: que le mouvement s'étende!
De même, depuis plusieurs semaines, la faculté de Paris-Tolbiac est mobilisée. Jeudi 23 février, une assemblée générale de 400 personnes avait voté la grève et le blocage. Il a été reconduit par des assemblées générales de 800 à 1100 personnes, toute la semaine. Là aussi, les étudiants mobilisés ont largement participé à la manifestation du 7 mars, et le 8, une assemblée devait décider de la suite à donner au mouvement.
Enfin, l'université de Paris-Jussieu a été bloquée pendant trois jours, du lundi 27 février au mercredi 1er mars. Près de 800 étudiants se sont réunis tous les jours en assemblée générale pour voter la grève et la reconduction de blocage. Ce qui a donné l'occasion à tous de se retrouver pour discuter du CPE, de la politique du gouvernement, et organiser la suite.