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Leur société
Logement : Une chambre de bonne,un luxe?
Une enquête menée par le Crédit Foncier concernant les personnes qui achètent pour la première fois dans l'immobilier ancien montre que, là où elles pouvaient acquérir 59mètres carrés il y a cinq ans, elles n'ont plus accès aujourd'hui qu'à 48mètres carrés, soit 18% de surface en moins.
Face au manque de logements sociaux et à la cherté des loyers pratiqués par nombre de bailleurs privés, principalement dans les grandes villes, un certain nombre de salariés ayant des revenus réguliers se sont alors tournés vers l'accession à la propriété. Des revenus réguliers, il en faut effectivement, car même si les taux de crédit ont baissé, beaucoup de salariés se sont endettés pour vingt, voire trente ans, dans le but d'acquérir leur logement. Mais la hausse des prix est telle que, malgré les sommes toujours croissantes qu'ils y investissent, il leur est de plus en plus difficile de se loger correctement, tout comme ceux qui restent locataires. À Paris, une chambre de bonne d'une douzaine de mètres carrés se vend de 80000 à 100000 euros, selon les arrondissements, et elle se loue souvent au-delà de 500euros!
La spéculation immobilière s'ajoutant au manque de construction de logements neufs en nombre suffisant, la situation continue de s'aggraver. Une autre enquête, menée par l'Observatoire du financement des logements, montre ainsi que les cadres et les professions libérales représentent maintenant un tiers des acheteurs, contre un quart il y a cinq ans, et que 42,5% des ménages qui achètent un logement disposent de revenus équivalant à au moins quatre smic mensuels. Ils n'étaient que 30% en 2000.
Les prix des logements s'envolent, les salaires stagnent dans le meilleur des cas, l'ensemble de la population laborieuse s'appauvrit et se loge de plus en plus mal: la «fracture sociale» ne s'est pas réduite, comme le promettait Chirac, elle s'élargit d'année en année.